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Articles

Affichage des articles du mars, 2017

The Empire Line - Syndicat de la couture (2017)

Une organisation mondiale occulte, tentaculaire, mais omniprésente, qui œuvre pour préserver les traditions multiséculaires d'un art subtil, présent dans notre quotidien. J'ai nommé le Syndicat de la couture , tout de suite ça en impose, ça fout les chocottes ... Armés d'aiguilles, de fils de couleur, d'étoffes bariolés, de machines à coudre, ses adhérents multiplient les fautes de goût partout sur la planète à base de pantalons, de tee shirts, de ponchos, de strings et d'espadrilles tous plus bariolés et laids les uns que les autres, provoquant des lésions oculaires, entrainant des vomissements, voire rendant fou dans certains cas ... Syndicat De La Couture by The Empire Line

Arpanet - Infinite density (2006)

Une certaine idée, fascinante au demeurant, de la désolation. Le froid, le clinique et le distancié portés au pinacle. La contemplation de la collision des atomes comme loisir ultime. Et autres plaisirs du quotidien ...

The Stooges - We will fall (1969)

Pour faire court We will fall est un peu comme un pet survenant lors d'un premier rendez-vous amoureux: incongru et inopportun. Alors que tout le reste de l'album est ramassé, poisseux, excité et plein d'une tension post-adolescente pleine de sexe, We will fall est une procession toute en lenteur, une sorte de (qué)quête mystique, un mantra lancinant, guidé par le violon de John Cale en plein bad trip et en pleine rupture du Velvet (dont l'ombre plane sur ce titre). Enfin en apparence et musicalement car d'un point de vue paroles hormis un mantra indien qui tourne en boucle tout au long de la chanson (et qui reste ambigüe quant à sa signification)  laissant supposer qu'il s'agit recherche de spiritualité il n'est question que de l'attente d'un long et jubilatoire coït. Donc dans sa chambre d'hôtel, un lascar s’apprête à passer une nuit éveillé à attendre qu'au matin sa dulcinée arrive afin qu'ils fassent leur petite affaire: il

Dread - A new dark age (2017)

Faut-il y voir un titre prophétique ? Les prémices d'une nouvelle période tourmentée, le résultat d'une dégradation soudaine, un retour inopiné du Moyen Age ou Dark Age. Une période de désordre ? Basse profonde, rythme accentué, violoncelle solennel, quelques violons en appui remisés derrière ... Alors certes le dub de ce nouvel avatar de Lustmord  est loin des canons jamaïcains (et de la langueur, voire de l'indolence qui peut sembler s'en dégager) mais il est envoutant, immersif, sombre, lent et majestueux. Et contrairement à ce que laisse penser le titre c'est plutôt une impression de calme, de quiétude qui s'en dégage, le paradoxe de la nuit lumineuse ... In Dub by DREAD

Noir Désir - Des armes (2001)

"Des armes, des chouettes, des brillantes, Des qu'il faut nettoyer souvent pour le plaisir Et qu'il faut caresser comme pour le plaisir L'autre, celui qui fait rêver les communiantes Des armes bleues comme la terre, Des qu'il faut se garder au chaud au fond de l'âme, Dans les yeux, dans le coeur, dans les bras d'une femme, Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère Des armes au secret des jours, Sous l'herbe, dans le ciel, et puis dans l'écriture, Des qui vous font rêver très tard dans les lectures, Et qui mettent la poésie dans les discours. Des armes, des armes, des armes, Et des poètes de service à la gâchette Pour mettre le feu aux dernières cigarettes Au bout d'un vers français brillant comme une larme." L'alliance de la force du texte (de Léo Ferré), de la puissance de l'interprétation et de la douceur fausse de la musique.

Jah Wobble's Invaders Of The Heart - Whiskey priests (1994)

"Una canción de sacerdotes del whisky (...) de las mujeres de la noche, (...) una canción de redención y de amor correspondido" Une chanson de contrebandiers du son, de maraudeurs de la mélodie, de bandits du rythme. Un chemin étroit à flanc de montagne le long d'un précipice abrupt et profond, un trajet pénible, sec, poussiéreux, risqué, entre chien et loup, amenant vers les mystères oubliés, vers les richesses anciennes, sages et enfouies.  La redécouverte improbable des rituels des prêtres du whisky et la rédemption qui en résulte ...

Neil Landstrumm - Miami vice (1997)

Des gémissements orgasmiques débutent ce titre laissant plus présager la bande son d'un vulgaire Jacquie et Michel que ce qui va suivre; à savoir une techno brutale, rugueuse et pourtant jubilatoire. Des sonorités métalliques en guise de percussions, des bips aigus, des stridences variées pour toute mélodie et cette basse saturée et pneumatique véritable colonne vertébrale du track. Au final c'est bien l'expression du vice de Miami, affairé, frénétique, stroboscopique presque, empressé, excité même, l'orgasme du début était donc prophétique en quelque sorte du lucre et de la luxure de la ville ... Bedrooms and Cities by Neil Landstrumm

Mika Vainio - Cargo (2013)

C'est survenu, c'est certain ! Une avarie majeure, inattendue et ses conséquences catastrophiques pour le cargo et surtout pour son équipage ... Depuis la menace plane, diffuse et sourde, le mal rôde. La machinerie fonctionne encore, hasardeusement, les mécanismes s'enclenchant quand bon leur semble dans un bruit de tôle froissée, de frottement, de friction. Le cargo erre sans but, ni direction et ce pour une durée infinie. Car il s'agit d'un cargo spatial, maintenant perdu dans le froid noir et glacial de l'espace. Les survivants, s'il en reste, sont voués à une longue agonie sans espoir d'être secourus, dans l'attente leur quotidien sera l'angoisse et la peur que cela ne se reproduise ...

Ascetic - Utterings (Ancient Methods Remix) (2017)

L'original était dense, surtout au niveau de la voix habitée, volontaire, haranguant une foule absente. Ancient Methods, ne garde que peu d'éléments de l'original: la voix, découpée par moment et un riff mis en boucle. Il leur adjoint un surcroit d'énergie furieuse et brute et une rigueur martiale répétitive qui paradoxalement propulsent le morceau dans une dimension où se mêlent dans une cacophonie quasi indescriptible folie, furie, bestialité et rage, comme un cri vital halluciné qui lorsqu'il serait poussé sidérerait ceux qui l'entendent.

Scorpion Violente - The knife (2017)

Où il plane l'ombre tutélaire, mais en plus crade et minimaliste, de Suicide ... Au chant un Alan Vega , avec le même fond rockabilly, crooner dépressif de supermarché le jour et satyre sadique libidineux courant nu dans les bois la nuit. A la musique le tableau n'est pas véritablement plus reluisant, rythme primaire souffreteux, un premier synthé sale qui ne joue qu'un seul accord monotone semblant sombrer dans les graves et le néant et nous entraînant dans son infinie chute, un second synthé, pas plus reluisant, saturé qui s'occupe d'un ersatz de mélodie anxiogène. La souillure élevée au rang d'art.

Fallbeil - The healer (2017)

Un peu de brutalité, une dose de dissonance, quelques motifs d'abrasion sonore, un soupçon d'agression auditive, du roboratif. Le mélange de tout cela produit un hybride foutraque et sous speed de Warm leatherette de The Normal, Reptile de NIN, United des Throbbing Gristle et Acidisco de Luke Vibert. Un beau bordel déglingué hétéroclite et jouissif. MNQ 095 Fallbeil - The Healer (Innsyter Remix) by Mannequin Records

Steel Pulse - Babylon makes the rules (1979)

Aborder la fin d'après midi du dimanche de manière chaloupée et avec désinvolture mais classe. Puis se faire titiller la conscience ...

Shaded Explorer - Decline of an underwater city (2015)

Pas de bol, c'est écrit et irrémédiable, les villes cachées sous-marines sont vouées au déclin, à la décrépitude, ce doit être le sel qui corrode tout, provoquant l'inévitable déliquescence, la finale chute enfouie et silencieuse... Mais c'est beau une ville qui se désagrège, se délite dans la nuit des profondeurs. Resonance from the Abyss by Shaded Explorer

Messieurs Richard De Bordeaux Et Daniel Beretta - La drogue (1970/2001)

"Où est ma drogue, mon haschisch, où est mon opium, mon kif ?" Une apologie de la drogue, mais pas de réponse au pourquoi la drogue, parce que le sous-marin vert, la bulle blanche, un singe dans les branches et téléphoner à l'envers c'est un peu léger quand même ... Entre classique absolu et nanard musical de compétition.

The Cramps - New kind of kick (1981)

"Life is short filled with stuff ..." Brut, ravageur ... Ultime en un mot !

Gemini - Le fusion (untitled I) (1995/2017)

"L'intégration c'est de la fusion" voilà ce qui ressort de ce morceau halluciné de Gemini . Tout y est barré, vrillé, premièrement un soliloqueur déblatère, sur tout et rien (la musique, la condition humaine, la pauvreté, l'intégration, la famille, la fête ...), dans un français surprenant pour un titre house de Chicago puis se met à faire du skat. Ensuite la musique grande partouze entre une rythmique house bancale carrée, un orgue lugubre et paranoïaque qui serine sa mélodie en boucle, une basse jazz monolithique puissante, des percussions et une batterie fantaisistes et organiques qui viennent sans prévenir s'ajouter. En un mot tout part partout sans logique définie si ce n'est la spontanéité de l'instant. Un foutoir joyeux et luxuriant sans queue ni tête qui fait douter de la santé mentale du compositeur. Faut-il s'en plaindre ? Le Fusion by Gemini