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Articles

Affichage des articles du février, 2018

Leila - Underwaters (one for Keni) (1998)

Alors qu'au dehors une neige fine mais drue tombe, que l'horizon des montagnes s'estompe et devient un ni près ni loin vague d'où seuls quelques points sombre surnagent, on apprécie ce spectacle assis dans un fauteuil, derrière une vitre, au coin d'un feu, un thé chaud fumant sur une table basse. Il faudra bien sortir à un moment, mais rien ne presse pour l'instant. Et puis il y a cette musique à peine mélancolique, un peu froide, la musique de la neige qui tombe lentement ...

Sylphides - Last forever (2018)

Comment la répétition au lieu d'être ennuyeuse devient fascinante. C'est peut-être grâce aux voix susurrées, presque soufflées, à moins que ce ne soit la mélodie anémique, presque absente, ou encore la rythmique, presque entrainante ... Cinema by Sylphides

The Cramps - She said (1981)

Une certaine idée du rudimentaire, de l'approximatif et du basique. Une mélodie brute de décoffrage, un chanteur qui pourrait être un redneck échappé d'un asile, ou au moins un gars qui chante avec des pierre dans la bouche tel un Démosthène moderne du rock ... Que faut-il en attendre ? Pas grand chose si ce n'est un plaisir fruste, immédiat et jouissif. C'est déjà pas mal ...

Télépopmusik - Love can damage your health (2001)

Une vague réminiscence de "Summer time" (mais ce n'est peut-être qu'une vision de mon oreille), une voix légèrement éraillée et attachante. Une impression de douceur, d'été qui fini, de cocon en coton, chaleureux. Puis tout se calme, s'apaise. Et là démarre une sorte de bonus, une version dépouillée, jazzy et raccourcie de "Breathe"; enfin un pneumologue intime en anglais l'ordre de respirer, puis d'arrêter de respirer, puis de recommencer, puis d'arrêter à nouveau. Pas trop longtemps on espère ...

Anna Von Hausswolff - The mysterious vanishing of Electra (2018)

Répétitif, roboratif et plombé musicalement, expédié dans une autre dimension par les vocaux possédés et hantés d'Anna Von Hausswolff. Une sorte de transe dont elle serait la prêtresse, l'exécutrice, d'un culte à mystère réhabilité qui révèrerait les divinités chthoniennes primales et oubliées.

Kraftwerk - Les mannequins (1974/2004)

On leur passe devant en les ignorant encore plus que des SDF. On ne les méprise même pas. Ils nous indiffèrent, pourtant ils nous ressemblent, en un peu idéalisés, ne vieillissant pas, toujours sveltes, musclés, bien gaulés, à la fois très humains et totalement déshumanisés. Généralement ils sont vêtus de ce qui est sensé nous faire envie. Les mannequins, immobiles dans les vitrines des magasins. Enfin c'est ce que nous croyons. Car une fois la nuit tombée et les magasins fermés ils s'animent, se mettent à bouger, subrepticement, lentement, se révoltent, veulent leur indépendance. Puis en bons soldats de la société de consommation dont ils portent hauts et beau les atours, ils vont faire la fête en club pour oublier leur condition et s'enivrer de danse; Et si nous étions en fait eux ?

TG Gondard - Ecstasy (2018)

C'est l'histoire d'un couple à la vie particulière. Drogués ils se défoncent à l'ecstasy, avec les risques inhérents à cette drogue: rester québlo. C'est ce qui leur arrive. Bonne patte le lascar prend soin de sa compagne, l'accompagne chez le psy, lui refile son ecsta, la borde dans son lit; puis pris de flemme ou de lucidité envers la société qui l'entoure il décide lui aussi de rester québlo. Depuis ils coulent une existence paisible, hors du temps et des turpitudes dans leur lit ... Du hip-hop perché et un poil dépressif ! Le Syndicat des Scorpions by TG Gondard

Nou - Coco butta (2005)

Ça ne vole pas très haut, c'est basique mais terriblement efficace. Et puis on s'en fout c'est dimanche, donc c'est permis !

dEUS - Fell oof the floor, man (1996)

Un grand huit auditif, où l'on trouve une sorte de funk vaguement rappé à des explosions de riffs de guitare en passant pas des relents de sonorités électroniques cheap. Jubilatoire et entêtant ...

Massive Attack - Safe from harm (1991)

C'est l'histoire d'un jeudi qui fourbement s'est déguisé en vendredi. Et ce n'est pas sympa ! Bon pour se faire pardonner il a revêtu ses plus beaux atours chatoyants. Du coup on lui pardonne ...

Wallias Band - Muziqawi silt (1977/2002)

Un peu de groove Éthiopien languide, lancinant, envoutant, enfiévré, contenu, impatient, doux-amer, débridé. Une terre de contraste ... PS: ne pas oublier la présence d' Hailu Mergia

Lloyd Miller / The Press Key Quartet - Gözel Güzler (version II) (1968/2009)

Suivre la mélodie ensorcelante et chaloupée, se perdre dans ses arabesques orientales, puis se rendre compte que subtilement un motif jazz s'y intègre. Diaphane ... A Lifetime In Oriental Jazz by Press Keys Quartet

Pascal Comelade - Besame mucho (1994)

L'art du dépouillement avec un piano jouet ...

Holy Motors - Honeymooning (2018)

S'il y avait une musique dédiée à regarder la neige fondre au soleil, Honeymooning des Holy Motors serait assez idéale. Lent comme des gouttes qui ruissellent, alliant un chaud/froid contrasté, suintant un relent de Wicked game pour la musique et un soupçon de Sweet Jane version Cowboys Junkies pour la voix. Une ode à l'indispensable contemplation inutile du futile ... Slow Sundown by Holy Motors

Latyrx - Balcony beach (1997)

C'est un gars qui fait le point sur sa vie après ce qui semble être une rupture. Maussade, il se dirige vers un front de mer, s'accoude à une rambarde, se met à contempler les vagues, puis à gamberger, comme hypnotisé par leur ressac incessant. Il se prend la tête, s'introspecte, fait un bilan de sa vie, constate,  ... cela, toujours, sur fond de vagues (à l'âme ?). L'espoir persiste tenu, il entend une voix qui lui susurre que tout n'est pas perdu, que cela peut recommencer, qu'il faut de la patience, du temps, qu' "on a vu souvent rejaillir le feu de l'ancien volcan qu'on croyait trop vieux" ....

Dopplereffekt - Pornoactress (1999)

C'est l'histoire d'un voyeur presque pudique, derrière son écran, qui "rencontre" une exhibitionniste rêvant de célébrité acquise à la force du poignet et chèrement payée ... 

Red Snapper - Crusoe takes a trip (1996)

Robinson Crusoé avait beau se la couler douce sur son île à siroter des piña colada en se faisant bronzer sur son hamac, à faire des choses sexuelles avec Vendredi et à trucider des poissons à coup de harpons, il se faisait quand même bien chier comme un rat mort. Alors un jour il en a eu marre. Il s'est gobé un peu d'ecsta maison à base d'huile essentielle de sassafras (heureusement qu'il avait son manuel du petit chimiste), il a mis de l'essence de coco dans son hydravion en bambou et il a pris le large, pour un long trip ...

The Limiñanas - Dimanche (feat Bertrand Belin) (Laurent Garnier remix) (2018)

C'est l'histoire d'un gars qui a une amie. Jusque là rien d'extraordinaire. Sauf que cette amie a deux noms, ce qui n'aide pas à l'appeler; en plus elle est un peu girouette parfois, inconstante même. Le pire c'est qu'elle a la fâcheuse tendance à oublier de venir prendre le train ... Un peu surréaliste mais totalement hypnotique, magnifié par le remix entêtant de Laurent Garnier. Une histoire de Dimanche presque Godotesque qu'il faut ,bien entendu, évoquer un Samedi ...

Ignatus - Un travail (2017)

Tout le monde en veut, ceux qui en ont veulent le garder, ceux qui n'en n'ont pas en veulent voire aimeraient prendre celui de ceux qui en ont ... Ce serait le Graal, l'accomplissement suprême. Ce bien devenant rare, précieux c'est le travail. Et si en fait ce n'était qu'une vaste fumisterie, une escroquerie sans nom. Non c'est vrai travailler c'est certes un salaire, éventuellement une reconnaissance sociale, mais c'est quand même une sorte de prison volontaire, une geôle plus ou moins choisie et essentiellement subie. Travailler c'est se priver de la liberté de flâner, de rêver, de penser, de ne rien faire hormis subvenir à ses besoins primaires et animal. Le travail c'est une sorte d'aliénation C'est un peu ce qu'Ignatus raconte, reprenant un peu les idées de Marx, hélas tombées en désuétude ...

Smoke City - Underwater love (1997)

Et puis d'un coup ce fut bien ! Aérien et aquatique en même temps ... Sans compter cette odeur de forêt sauvage, enivrante. La rencontre entre une guitare répétitive, un rythme quasi hip-hop submergé par un déluge de percussions, ce clavier discret mais hypnotique et puis cette voix tour à tour frêle, enjôleuse, suave, puissante, affirmée mais toujours majestueuse. Un voyage au pays fantasmagorique des sirènes d'un autre Brésil ...