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Articles

Affichage des articles du novembre, 2016

Scion - Emerge0 (1995)

1111ème post, quand même. Au menu du roboratif techno allemand, rigoureux, carré, sec et râpeux. Austère pourrait-on dire un peu hâtivement et vainement car en fait il n'en est rien. Le morceau est en évolution constante, ça tournoie, ondule, sinue tel un serpent sonore cherchant à s'insinuer subrepticement. Puis sans crier gare arrive un piano martelé qui semble presque échappé du Go de Moby et qui à plusieurs reprise déboule pour amener un brin de folie, comme une réminiscence de samba décadente. Une histoire d’émergence soudaine en quelque sorte.  Et puis tout part en couille dans une sorte de psychédélisme électronique débridé avec des sons, stridences et feulements jaillissant de partout simultanément avant un retour à la sérénité.

Turzi - A notre père (2007)

C'est pour critiquer mais ils ne sont pas doués, les cathos. Ils se plaignent que les églises soient vides, que les fidèles désertent. Mais en même temps ils ne font rien pour les remplir. Non les cocos, il faut évoluer et arrêter vos conneries. Prenez exemple sur Turzi qui sait allier tradition et innovation. Il prend un classique de la liturgie, le "Notre père" et le rend mystique, hypnotique, limite sexy en l’enveloppant d'une rythmique krautrock, en lui adjoignant guitare addictive et plainte contemplative sur fond de mysticisme indien. Alors suivez mes conseils en premier lieu plutôt que des hosties fadasses proposez au moins des Pringles au mieux des excta', même chose pour le vin, déjà ça fait un peu rat qu'il n'y ait qu'une seule personne qui puisse s'arsouiller, ensuite faudrait voir à proposer une carte un peu plus fournie, Redbull/vodka, mojito, cocktail champagne, des pinards de petits producteurs du coin ... Pour la disposition

Neu! - Hallogallo (1972)

Motorik ! Pulsation métronomique, divagations de stridences, paysage défilant, mouvement statique, planer un peu, fixer son attention sur des détails, voler rapidement comme dans un rêve à 15 cm du sol, décharge d'adrénaline, excitation, emphase, montée, souffle court, confusion ... écouter en boucle, glapissement, wah wah, cheminement sinueux, stop, encore reprise, recommencer, pulsation métronomique, vitesse de la lenteur, se laisser emporter, flotter, des mouettes passent, les vagues se brisent, le ciel était gris, attente, plus, encore, plus, hypnose, confusion, cymbale éclatante, saturation, à nouveau, brouiller, s'abstraire, s'isoler dans sa bulle, l'infini qui reprend et se répète, grésiller, un peu d’énervement voire de rage, s'assourdir, pulsation métronomique ...

The Jesus & Mary Chain - Gimme hell (1989)

Finalement l'enfer c'est pas si mal, un peu bruyant, mais on s'y fait ... "So come on"

Balam Acab - Welcome (2011)

Une plongée en eaux profondes ... Mais attention à l'ivresse des profondeurs ! Euphorie, trouble de la vision (cette impression de tout voir comme au bout du tunnel), perte de la notion du temps, discours intérieur avec soi voici quelques uns des symptômes de la narcose à l'azote. Il se rapporte également l'audition de chants étranges limite surréels, la perception accrue de ses battements cardiaques. Le risque principal c'est la mort, désorienté et euphorique le plongeur qui touche le fond décide d'y rester, car  au fond, il s'y sent bien, donc rien de bien grave, la mort n'est-elle pas notre seul devenir certain à tous ... Alors "Welcome" !

Shackleton & Ernesto Tomasini - Rinse out all the contaminants (2016)

Psalmodie moderne pour liturgie contemporaine. Shackleton et ses ambiances solennelles post-apocalyptiques, lentes et profondes s'allie au fantasque chanteur italien, plutôt grave ici, Ernesto Tomasini. Il en ressort ce "Devotional songs" , rituel initiatique sonore aux teintes multiples, toujours envoutantes et immersives. Avec en guise d'introitus à cette messe pour le temps présent dégénéré "Rinse out all the contaminants" ...

Terrace Martin - Think of you (feat. Kamasi Washington & Rose Gold) (2016)

L'heure du classieux, doux, cotonneux, chatoyant et enjôleur; à deux doigts du sirupeux ou de l'insipide mais sachant garder cet équilibre précaire, funambule raffiné.

Sharon Jones & The Dap-Kings - Got a thing on my mind (2001)

Ce par quoi tout commença ... R.I.P. Sharon Jones.

Jasss - Minotauro (2016)

Tu le croyais mythique, irréel quoi, une histoire inventée, pour faire réfléchir et peur et puis ... Finalement au détour de ce labyrinthe, cette rencontre qui s'avéra fatale. Encorné, éventré gisant à terre aux pieds du Minotaure qui s’apprête au festin de chair et de sang, les tiens. Tué par un mythe ...

Kreng - Na de sex (2009)

"You belong to the devil, Satan's wife ..." Et les tourments musicaux qui vont avec, mais délicats les tourments. La bande son d'un film imaginaire; expérimentale, classique, aventureuse, inquiétante, séduisante. Étrange le sexe selon Kreng ! Et puis impossible de passer sous silence le titre de l'album: "L'autopsie phénoménale de Dieu". Riche en révélations, tout d'abord Dieu existe, mais surtout il était mortel ! Et le voici maintenant découpé sans trop d'égards, examiné sous toutes ses coutures, les tripes et le sexe à l'air, exhalant la puanteur typique du cadavre, tout ça pour ça ...

Zëro - Uprising (2014)

La révolte gronde, le soulèvement est proche, ce sera brutal et violent: "pas de pitié, pour personne, jamais."  Par contre il va falloir patienter, faire la queue, prendre son ticket, car il y a du monde qui morigène, râle, piétine, l'attente risque d'être longue pour le soulèvement. Demain ou plus tard ... peut-être ... s'il fait beau et pas trop froid ...

JStar - Unbreak my dub (2005)

Unbreak my dub ou comment rendre une mièvrerie R'n'B sans nom, bandante. Ne garder que la voix, supprimer toute la musique, puis rajouter un bon riddim dub avec beat chaloupé et basse profonde, le saupoudrer de quelques citations de classiques du genre et voilà le tour est joué ! Une question subsiste: pourquoi l'original ?

Tricky vs Gravediggaz - Psychosis (1995)

Quoi de mieux pour illustrer une journée, morne, grise, froide et pluvieuse d'automne que cette association de Tricky et des Gravediggaz. Ne manque que la thématique ad hoc: Psychosis, la psychose donc pour parfaire le tableau. Une pulsation sèche, minimale, limite douloureuse, avec en bruits de fond comme des cris plaintifs dont on ne sait dire s'ils proviennent d'humains ou de machines, une complainte ( "He's falling, slowly falling, Jesus Christ" ) tourne en boucle comme un mantra psychotique répété jusqu'à s'en faire saigner la bouche. Reste une parcellaire note d'espoir, dans cette folie sombre, une voix féminine qui fredonne, comme une bulle d'air salvatrice. Voilà la toile de fond mise en musique par Tricky et le RZA. Ce ne sont pas les flow de Tricky et de Grim Reaper qui vont rattraper les choses, ils donnent l'impression de faire un concours du plus malsain, du plus oppressant et il est difficile de les départager. A ne pas

Microlith - Train stops for free (2016)

Microlith propose une exploration des stations du métro de Berlin. Bon, à moins que le métro de Berlin soit foncièrement différent de celui de Paris il raté son exercice. Je m'explique il n'a pas réussi à retranscrire l'odeur prenante, subtil mélange d'urine, de transpiration, de vapeurs d'alcool et de cigarette froide si caractéristique du lieu; de même la promiscuité, la sur-densité de population aux heures de pointe ne se ressent pas, tout comme la lumière blafarde, les affiches criardes et vulgaires, du bruit omniprésent et strident. Musicalement il s'agit d'électro à l'ancienne, sautillante, bleepée, acidifiée, assez aérienne pour personnifier un lieu essentiellement souterrain, un métro mélancolique et un peu rêvé. Train Stops For Free by Microlith

Jean-Jacques Perrey - E.V.A. (1970)

Le RIP du jour en retard: la mort vendredi dernier de Jean-Jacques Perrey. Un des pionniers de l'utilisation du moog et de la musique électronique. E.V.A. un morceau archi-samplé, il n' y a qu'à voir la page Who sampled qui lui est dédié.

Psychic Tv - Set the control of the heart of the sun (1996)

Les allumés de Psychic Tv reprennent les Pink Floyd première époque, barrés. Le résultat ? Du psychédélique shamanique lysergique teinté de free jazz ... envoutant, mystique, limite inquiétant.

Cio D'Or - Magnetfluss (2012)

Une certaine idée de l'espace, de la distance et du crépitement. La musique du vide, de l'absence, ou comment les rendre sinon palpables du moins perceptibles. Un martellement intermittent mais régulier, des sons étouffés, assourdis, une chute lente mais certaine et irrémédiable. La contemplation, l'introspection, la fascination. Le monochrome en nuances de gris ... Magnetfluss EP by Cio D´Or

SHXCXCHCXSH - Elocution (2014)

Avec un patronyme pareil et souvent des titres de chanson à l'avenant, SHXCXCHCXSH il n'y a pas trente six mille solutions: soit le groupe et champion du monde d'élocution, soit il va leur falloir plusieurs millénaires d'orthophonie avant d'avoir une prononciation correcte. Après ce n'est pas le plus important pour un groupe musical ... Et musicalement alors ils bégayent, zozotent ou autre ? Non ils tapent dur et sourd, rudimentaire mais efficace. Enveloppant, immersif, jubilatoire extatique, acide, tout en progression, en mouvement pour une techno sans concession fortement teintée d'industriel avec des remontées d'acid.