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Articles

Affichage des articles du janvier, 2016

Flying Lotus - Tea leaf dancers (2007)

Un peu de sérénité nocturne et de douceur feutrée. Entre jazz, soul et hip-hop, les beats déstructurés de Flying Lotus alliés à ses mélodies ouatées, jamais totalement linéaires pour un moment d'apnée auditive.

Kid Loco - She woolf daydreaming (1997)

C'est dimanche, le réveil pâteux, la tête embrumée, les yeux englués, le cheveux qui poussent dans le crâne et un salopard qui s'est amusé à enfourner du sable dans la bouche, la grande forme quoi ! Que faire ? Avant tout vider sa vessie, se sustenter, prendre une bonne douche, se laver les dents et maintenant que l'organisme est frais et ragaillardi filer se mettre sous la couette car il fait un temps de merde à comater au lit. Avant ça penser à mettre sur la platine "She woolf daydreaming" de Kid Loco, juste parce que ce titre est doux, écrin moelleux pour une rêverie presque éveillée et aussi parce que ses vocaux féminins délicatement susurrés, miaulés, expirés, sont propres à réveiller une étincelle de libido qui sommeille un peu nonchalamment ...

Metroland - Thalys (Paris edit) (2014)

Finalement le TEE de Kraftwerk, c'est le Thalys de Metroland, les deux, monstres d'acier reliant imperturbablement les grandes capitales européennes. Quelques différences dues aux époques: le Thalys est plus rapide et relie plus de villes, mais on n'y trouve plus Iggy Pop et encore moins David Bowie . Et puis le TEE avait la classe, départ depuis les Champs Élysées arrivée non loin d'un chaleureux café Viennois, alors que le Thalys vante ses "partenaires commerciaux dans toutes les gares" , sa lecture possible des e-mails, le temps qui passe plus vite, la performance, la rentabilité ... Il a perdu son coté aventureux et sexy même s'il tente de garder son "métal sur métal" final ... Thalys (Paris) by METROLAND

Radikal Guru - New decade (2008)

Vous reprendrez bien une portion de rythmique sautillante et marquée, une bonne louchée de basse dubstep un peu wobblée profonde, saupoudrées de gimmicks reggae/dub avec force écho et réverbération. Le tout mitonné en Pologne avec kasza et vodka et agrémenté de trompettes et sax synthétiques mais pas trop.

Débruit - Separated together (2015)

Une sanza trafiquée, enrichie aux circuits électroniques de récupération égrène quelques notes, vague réminiscence d'une Afrique fantasmée, elle est vite rejointe par un rythme et une production bien actuelle. Puis des percussions traditionnelles et des chants anciens viennent s'ajouter, mais eux aussi viciés par le modernisme contaminant. Cependant une alchimie se produit et une sorte de R'&'B louche dansant un pied en avant et un œil en arrière émerge alliant douceur et rudesse. Outside The Line by débruit

Etienne Jaumet - Metallik cages (2014)

Une tension continuelle et contenue, une lente montée d'une vague musicale dévastatrice, un martellement sourd d'une machine qui sombre dans la folie, un sentiment diffus de tension accru par la voix lente, profonde et trafiquée presque irréelle. Et puis finalement alors qu'on espérait une explosion salvatrice et jubilatoire, un exutoire tout s'arrête en douceur, la machine stoppe sur sa lancée et se rendort, dans la cage métallique qui sert à la contenir.

REGIS - Blood witness (2011/2015)

C'est officiel, tous les Régis ne sont pas des cons , enfin il y a au moins une exception. Celui-ci délivre une musique profonde et sombre aux confins de l'industriel et de la techno. Quelque chose d'à la fois inquiétant et rassurant, inquiétant car abrasif et menaçant, rassurant car filtré comme dans un utérus protecteur. Maternel et pervers, un paradoxe en mouvement. Manbait by REGIS

The Dillinger Escape Plan - Monticello (1997/rééd2012)

Un groupe de hardcore math-rock du New jersey qui sur son premier ep évoque le petit village Corse de Monticello en Balagne. Improbable ? Pourquoi ces hardcoreux n'auraient-ils pas bon goût ! Une information de dernière minute, je serai totalement dans le faux ... Cruelle déception !

Tropic Of Cancer - Be brave (2011/2015)

Du spleen, du triste, du lugubre, du répétitif échappé d'un genre en -ave, batcave, coldwave, new wave, betterave (ah, non!) ... Pourtant la fascination opère, peut-être par hypnotisme avec ce rythme  monotone, imperturbable, rêche, sec et ces quelques notes de guitare et ce riff de basse répétés ad libitum qui confinent au psychédélisme triste et donc délectable. La voix masculine laisse planer l'ombre tutélaire de Ian Curtis tandis que celle féminine évoque une Lisa Gerrard cantonnée au chœurs et aux vocalises. Archive: The Downwards Singles by TROPIC OF CANCER

James Place - Amia (2015)

Quelle drôle d'idée d'aller passer des vacances au Pôle Nord, en hiver de surcroit ! C'est vrai le Pôle Nord c'est peu loin de tout, il y fait nuit presque tout le temps en cette saison question sorties culturelles c'est limité et à moins d'être fan de patinage artistique sur banquise et de combats entre des ours et des phoques c'est mort. Le point positif, car il y en a un c'est que t'es jamais en rade de glaçons pour les cocktails, bon il manque les bars et les boutiques ... Pourquoi cette digression ? Parce que James Place semble s'être évertué à restituer une carte postale du Pôle Nord. D'abord cette sensation de vide et de froid, d'isolement et d'abandon, le silence est uniquement perturbé par le vent qui souffle continument, puis la banquise qui se fissure, craque, bruisse, au loin des bruits indistincts de la mer qui se fracasse contre les icebergs, enfin ces derniers qui s'entrechoquent, se désintègrent dans un chaos

Tony Esposito - L'eroe di plastica (1974)

Plus fort que "Le petit bonhomme en mousse" cher à certains mais surtout de bien meilleure qualité, "le héro de plastique" de Tony Esposito. Ce héro synthétique se contorsionne au son d'une basse élastique et d'une batterie féline et feulante, puis un sax se glisse délicatement dans la mécanique molle.

IAM - Demain, c'est loin (1996)

Une épopée moderne de près de neuf minutes, une tuerie, un instru' sec comme du sirocco, deux flows haletants sans répit ni reprise de respiration, une nécessité vitale de dire, de conter avec densité, le besoin de sortir cette tranche de réalité, de la fièvre mais pas de précipitation, une chronique du réel plus forte qu'une étude sociologique et puis ce final abrupt, la parenthèse se referme, le temps redémarre ...

Sonic Youth - The Diamond Sea (1996)

C'est l'histoire d'un gars confiant (présomptueux ?) qui sur son Optimist décide de caboter, sa "croisière" débute tranquillement et notre gonze se la coule douce, confiant. Hélas pour notre marin d'eau douce la mer est imprévisible et un coup de tabac est vite arrivé. Cela dit il aurait pu s'en douter, les guitares Youthiennes montant dans les tours en guise de rafales, la batterie et la basse s'énervant dans le rôle de la mer démontée. Puis notre Ulysse du jour dérive, valdingue, est chahuté dans un maelström sonore avant de se retrouver perdu au milieu du vide océanique avec un calme plat, c'est à ce moment que son véritable voyage débute. Vers la Diamond Sea, continent sonore perdu, Atlantide de la sérénité auditive, Mù de la guitare échevelée. Il s'échoue enfin, harassé, concassé, malaxé, sur une plage hospitalière, une plage de 19'35".

The Chromatics - In the city (2006/2010)

Des lumières blafardes, quelques enseignes criardes, la réverbération des phares dans les flaques d'eau, le froid piquant et l'humidité ambiante. Le pas réglé sur le rythme métronomique, l'errance nocturne commence. Traverser la ville, sans but si ce n'est avancer, lever les yeux et observer les endormis, tenter de deviner ce qu'il se passe dans le sombre, à l'écart . Croiser les poivrots, les fêtards, les pressés, les inquiets, les forts en gueule, les fatigués et tous leurs semblables Progresser, marauder, marcher, arpenter ... Puis alors que la vie reprend au petit matin, que les quidams vont au turbins, agglutinés dans les transport en commun, s'arrêter, fatigué, rentrer et se pieuter.

Blowfly - It's a faggot world (1973)

Un chantre de la classe, du raffinement et du bon goût nous quitte. Ce sont toujours les plus funs qui partent les premiers. Rien que les titres reflètent la sensibilité exacerbée de leur auteur et sont des appels au romantisme , à la poésie au sexe débridé, à la fête sauvage et à la picole ! Là c'est James Brown qui se voit défloré par la verve ras du slip de Blowfly ...

New Order - Blue Monday (1983)

Bon, ben, c'est foutu, c'est le jour le plus déprimant de l'année, la journée de la lose, la jour où les vendeurs de prozac et zoloft se frottent les mais et se font des couilles en or. Alors autant se faire plaisir et lutter contre la morosité. Sinon ça sent un peu l'arnaque ce "jour de la déprime", parce que perso je ne me sens pas plus déprimé que les autres jours et je n'ai pas constaté une progression ou une inventivité spectaculaire des suicides, je crois que si un jour j'envisageais de me suicider je ferai un truc assez innovant du style boire 3 litres de Coca et ingérer ensuite deux étuis de Mentos puis aller dans le Space mountain chez Mickey juste pour me dire que suite à mon inéluctable explosion il sera fermé durant de longs mois pour rénovation, pour interloquer les médecins et enquêteurs qui investigueront et se perdront en conjectures quant aux causes de mon décès ("ami" kamikaze djihadiste si tu me lis surtout mets cette m

Turzi Electronique Experience - Croyance (2011)

Un peu de rock planant et expérimental français des années 70, une bonne dose de krautrock et d'électronique allemande de la même période, un soupçon d'acid technoïde, un vague fond de mysticisme abscons et le tour est joué. Au menu: en entrée une double évocation d'Alpes, le morceau de Turzi (sur l'album A) et le groupe du même nom (souvent accompagné de la fabuleuse Catherine Ribeiro ), puis en plat principal un peu de Tangerine Dream/Klaus Schulze, du Manuel Göttsching; au dessert double ration d'acid histoire de tripper en paix avec de la kosmiche musik actualisée. Il y a même un bonus, sorte de café gourmand de derrière les fagots, l'ombre tutélaire et planante de Kraftwerk car comment ne pas voir une filiation entre le Tuzi Electronique Experience, TEE et le Trans Europe Express, un autre TEE. Turzi Electronique Expérience - Education by Turzi

The Micronauts - Baby wants to bleep pt.2 (2000)

Les machines se rebellent et font du bruit. Le résultat un beau bordel entre délire psychotique, bastonnade sévère, samba synthétique déjantée et anarchisme forcené.

MFSB/The Salsoul Orchestra - Love Is The Message (Danny Krivit Re-edit) (2000 ?)

De la chirurgie de haut vol par Danny Krivit qui hybride différentes versions d'un morceau pour en créer une unique, hypnotique, pétillante et pleine de sensualité. Disco lumineuse et sautillante pleine de chausse-trappes, de faux-semblants. La vraie fièvre du samedi soir !

Far Out Monster Disco Orchestra - Disco supreme (Al Kent edit) (2015)

Attention disco do Brazil ! Les tenanciers du label Far Out Recordings, réunissent la crème des musiciens brésiliens de leur écurie et font du disco comme à la grande époque, flamboyant, haut en couleur, festif et insouciant. Al Kent sorte de Yoda anglais du disco se charge de l'edit, tel un Dieu omnipotent il allonge, amplifie, rajoute, décide des temps forts, calmes. Al Kent accompagne l'auditeur dans un périple ensoleillé et joyeux à faire pâlir de jalousie le Salsoul Orchestra et les maitres du Philly Sound . Au final l'improbable alliance entre la chaleur et l’excentricité brésilienne et la retenue humide écossaise ne se traduit pas  par un risque de carie et une nausée dus à un excès de sucre. Disco Supreme (Al Kent Edit) by Far Out Monster Disco Orchestra

Black Disco - Night express (2015)

Une petite friandise auditive de près de 12 minutes. Suave, gouteuse et nocturne divagation. Flute aérienne, basse chatoyante, batterie qui claque comme il faut, clavecin/piano tempéré, contrepoint à la guitare pour les mettre discrètement en valeur, chœurs profonds mais pas trop, envolée de saxo sans lyrisme exacerbé mais tout en mélodie charmeuse alternance avec la flute ... et on s'aperçoit que c'est hélas déjà la fin. Le voyage du Night express se conclut laissant l'auditeur repus et aux anges après sa gâterie pour esgourdes. Night Express by Black Disco

The Octagon Man - Genotype X (2003)

Expérimentation bio-sonique, désincarnation robotique, manipulations génético-fréquencielles, trifouillage d'adn musical, fabrique de beat de contrebande, double hélice hachée ... The Octagon Man sorte de docteur Frankenstein des années 2000 dissèque, assemble, essaye des combinaisons hasardeuses. Le résultat des morceaux d'électro transgénique  couturés de stridence, transpercés de rythmes bancals, assemblage hétéroclite de froideur martiale et de bidouillages erratiques. Comme ce Genotype X, ode à l'électro originelle mais revue au travers de la folie d'Octagon Man rigide et foisonnant, mélodieux et dissonant.

LCD Soundsystem - I'm loosing my edge (2002/2003)

Le récit d'une déchéance. Tu as passé ta vie à défricher les terres musicales inconnues, tu t'es coltiné une palanquée de concerts (dont certains minables heureusement que la bière coulait à flots et gratis), tu possèdes une putain de collection de disques (y compris des bootleg péruviens de Julio Iglesias qui chante en Ouzebek complètement torché à la boukha), tu as assisté à tout ce qui compte en musique, tu es une encyclopédie vivante de la musique underground (tu connais même A-ha), tu es toujours sur les dernières tendances musicales pas encore à la mode, t'es une pointure, un cador, le Dieu vivant du musicalement obscur, et là t'as un puceau boutonneux avec une barbe de hipster et un gilet en velours moutarde qui te sèche sur place avec sa putain de connexion internet 4G, qui te trouve la référence que tu ignores ... Ton statut de référence musicale de soirée qui s'évapore en un instant à coup de bits. Entre humiliation et déchéance (en même temps la déch

Kruder & Dorfmeister - Black baby (1996)

Écouter Black baby de Kruder & Dorfmeister c'est un peu comme faire un chute infinie en apesanteur: tomber en flottant et sans tomber alors que l'on choit bien. Un concept difficile à à appréhender mais envisageable dans l'absolu. C'est confortable et agréable mais hélas ça a une fin toujours trop précoce ...

Jeff Mills - The bells (1996)

L'alliance de la puissance et du mystère, martial et envoutant. Des strates s'ajoutent, se superposent, disparaissent en circonvoluant dans un mouvement sans fin, étourdissant l'auditeur pour mieux le perdre et finalement le laisser en plan hébété et heureux.

Birth (Defects) - Ascetic (2015)

Non le grunge n'est pas totalement mort, il remue encore la queue et bande toujours ! La preuve en 3'36", brutal, sale, ramassé et rageur ... Ascetic b/w Forged 7" by Birth (Defects)

Rhythm & Sound w/ Shalom - We been troddin' (2003)

Le dub de Rhythm & Sound est totalement synthétique, électronique, fabriqué avec des machines mais préserve néanmoins sa chaleur, son humanité, son alchimie bancale faite de hasard et de grains de sable dans une mécanique trop parfaite. Et puis dans ce déluge d'échos et de réverbérations il y a la voix habitée, sincère et profonde de Shalom qui conte des passages de la bible avec tant de ferveur que pour peu on croirait à ces légendes fantastiques de souffrance, de rébellion, de liberté et de sagesse.

Periskop - Immerse (LP) (2015)

Un capitaine Nemo des temps actuels nous convie à bord de son Nautilus pour un voyage sous-marin. Toi qui as été élevé aux documentaires chatoyants du commandant à pompon rouge ne viens pas car c'est un voyage vers les abysses à bord d'un sous-marin inquiétant à la fiabilité aléatoire. La musique des bas fonds, étouffée par la pression tente de se frayer un chemin jusqu'à nos oreilles mais elle est assourdie par le bruit des machines du vaisseau créant un climat hostile et claustrophobique. La nuit environnante et les formes indistinctes et inamicales qui nous frôlent ajoutent à la sensation d'oppression  des profondeurs, parfois une étrange lueur point au loin, trouble et faiblarde, ainsi qu'une mélopée à peine audible mieux vaut ne pas savoir à qui elle appartient. Un Léviathan ou une sirène  peut-être qui cherchent à nous perdre ... Heureusement l'ivresse des profondeurs nous fait oublier notre condition précaire et puis il y a ce Periskop, dernier lie

Moloko - Fun for me (1995)

Comme un paradoxe. D'un coté la voix de Roisin Murphy jazzy, langoureuse et un poil espiègle (espièglerie accentuée par des paroles un peu excentriques). Et de l'autre un instrumental gangsta hip-hop teinté de sonorités acides que l'on croirait piquées au Doggystyle de Snoop . Entre les deux un lien ténu fait de vocalises faussement naïves et de quelques notes éparses de piano. De prime abord on se dit que c'est mal barré qu'obligatoirement c'est voué à l'échec cuisant pourtant l'hybridation prend et la mixture qui en ressort est entrainante et légère.

Nils Petter Molvaer - Merciful (Herbert's we mix) (2000/2002)

Un titre du trompettiste norvégien Nils Petter Molvaer, en fait deux "interludes" sur l'album où un délicat piano sert d'écrin à la voix aérienne de Sidsel Arnesen, magnifié par Matthew Herbert. Herbert préserve la fragilité et la douceur initiales du morceau  pour faire de ce deux fois une minute un périple de deep house bricolée et triturée de six minutes. Entre beat boiteux, découpes aléatoires, fractures mélodiques et  micro silences ... Une respiration apaisée.