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Articles

Affichage des articles du juillet, 2017

I Tpame I Tvrame - Today (slowmotion) (2017)

Insidieuse, lente et sexuelle. Voilà qui résume assez bien l'ambiance moite de ce morceau. Comme l'odeur de l'après sexe, après un coït acharné, durant lequel les corps se sont mélangés, ont échangés leurs fluides, les ont goûtés et sont fourbus et suants. Ils gisent étendus, inertes, épuisés et poisseux par tant de jouissance et se repassent la scène au ralenti ...

Shiken Hanzo - Five kings of Wa (2017)

Précis, incisifs, vifs, les beats de Shiken Hanzo tranchent l'atmosphère lugubre, poisseuse et ténébreuse qu'il instille. Reprenant les choses où Photek avait pu les laisser avec "Ni - Ten - Ichi - Ryu" , dans la lignée sombre de Source Direct , la drum & bass de Shiken Hanzo s'enfonce dans le martial, sec et oppressant, avec un soupçon d'ambiance enfumée et cotonneuse à la Burial . C'est l'heure de prendre la route pour un aller simple, acerbe, vers la tourmente et l'incertain ... Sōhei EP // 003 by Shiken Hanzo

Polo & Pan - Canopée (2016/2017)

Léger et frais, sans prise de tête. Un voyage en l'air, sur les cimes de la forêt tropicale, limite la tête dans les nuages, juste à passer un moment tranquille. Une pérégrination agréable ...

Gojira - L'enfant sauvage (2012)

Rester fidèle à ses valeurs. Refuser la corruption frénétique imposée par la société contemporaine, retourner à l'état de nature, un peu comme le préconisait Rousseau. Une quête difficile et vaine ? Surement ...

Robotiko Rejekto - Rejekto (1987/2017)

La difficile condition du robot. Un peu comme dans Blade Runner, incompris, rejeté, ne voulant que vivre sa vie, mais aussi un tyran potentiel, insensible, indestructible, immortel seulement sensible à la corrosion ... Rejekto EP by Robitiko Rejekto

Jungle - The heat (2014)

La personnification musicale de la langueur estivale, de l'esprit du farniente ... Rythme moelleux, basse élastique, claviers paresseux, voix décontractée avec un fond de tristesse, petite vibe old school pour le quota réglementaire de nostalgie. Du coup impossible de ne pas écouter cette voix qui demande de ramener la chaleur, il devient nécessaire de se laisser submerger par ses vagues successives et de succomber à l'inévitable indolence estivale ...

Led Zeppelin - Trampled underfoot (1975/1990)

1975, une superbe année, non seulement Led Zeppelin sort un nouvel et pénultième album studio (faisant rosir de joie ses fans et même avoir des pollutions nocturnes aux plus jeunes et pubères d'entre-eux), mais d'ici pas très longtemps dans cette année un heureux évènement se produira, ouvrant la voix, des années après, à des divagations plus ou moins de bon ton. Pour en revenir au plus musical des deux, encore que je suis sur d'avoir donné de la voix avec puissance (mais par forcement beaucoup d'harmonie), avec Trampled underfoot , Led Zeppelin s'essaie au jazz-funk-rock, enfin à sa façon. Basse groovy et claviers tempérés pour John Paul Jones, guitare sobre un peu monomaniaque, pour du Zep', de Page,  batterie Bonzoesque comme d'habitude et chant pas véritablement funky pour Plant (mais est-ce étonnant ?)  ... L'ombre lointaine du Jeff Beck de Blow by blow plane, avec un relent très, très discret de Miles Davis période On the corner . Bref une so

Money Mark - Cry (1995)

Tout n'a pas été facile dans la vie de Money Mark. Sa naissance déjà, après un travail de 22h57 sa mère le met au monde puis s'aperçoit que ce n'est pas le bon, fait jouer la garantie, le retourne au magasin et récupère le modèle qu'elle avait commandé. Son enfance ensuite, ainé d'une fratrie d'une seul enfant, il est aussi le cadet et le benjamin, autant dire qu'il a du mal à trouver sa place. A l'école ça se passe mal, Mark est muet, ce qui fait qu'en récitation il se paye des taules, ses camarades se moquent de lui et lui peignent les oreilles en vert violet et ce n'est pas très joli. Durant l'adolescence rien ne s'arrange, Mark qui est très distrait se rend enfin compte qu'il lui manque une jambe (il a enfin une explication à ses résultats pitoyables au 100m haie), bricoleur il s'en construit une en béton armé, passons sur le coté peu pratique d'une telle jambe. Usant de corruption et de moyens peu louables il parvi

Cypress Hill - I ain't goin' out like that (1993)

Association du lugubre et du funky, un peu la marque de fabrique des Cypress Hill. De l'affrontement et de la baston en perspective, de la castagne pour sur, mais avec bonne humeur et allégresse. Toujours cette hésitation entre la farce et le sordide sans jamais sombrer dans le ridicule ou la grotesque. C'est pas tout ça mais il y a encore quelques cadavres dont il faut se débarrasser ...

Seven Dub - Château rouge (1998)

Partir à la découverte d'un quartier chamarré de Paris: Château rouge Hormis des produits exotiques, des vendeurs à la sauvette on y trouve aussi des prostituées et de la drogue, mais on peut s'y balader sans risque, le plus souvent. J'ai un copain qui y a habité assez longtemps, on a bien fait chier ses voisins en écoutant de la musique très dissonante à volume très élevé, comme on était sympa on les invitaient. Le problème principal était la situation en étage élevé corrélée à l'absence d'ascenseur, c'était aussi son avantage offrant ainsi une vue assez dégagée sur Paris. Mais j'imagine que vous vous en foutez un peu ...

Aksak Maboul - Saure gurke (1977)

Confrontés à des choix cruciaux, les Aksak Maboul ne savent pas choisir. Ils décident par conséquent de mélanger, l'esprit free jazz, l'expérimentation électronique, les racines percussives africaines et une touche enfantine. Alors qu'il aurait pu en ressortir une mélasse indigeste et lourde, le groupe réussit le tour de force alchimique de tout intégrer sans dénaturer. Un titre court, aérien et enjoué sorte de comptine pour enfants sur fond de percussion synthétiques proto techno nageant entre deux eaux, toujours élégant et racé.

DEFCE - What we were when I died (2014)

Si la techno hardcore et ses beats ultra speedés avait un peu plus de nuances et savaient se mettre, parfois, en retrait et se parer d'atours sombres et vénéneux, DEFCE n'aurait aucune raison d'exister. Un marteau pilon principal qui concasse à 185 bpm, dixit DEFCE eux-même, mais tout en nuance sachant se faire oublier, serpentant avec d'autres rythmes décrivant des arabesques mais toujours présent. S'ajoute une vibration sombre qui zèbre le morceau, le marquant de son sceau lugubre et par dessus, ou dessous (on ne sait trop), des tentatives avortées de policer cette ensemble brut, de le polir en vain. Il subsiste toujours ce sentiment de décrépitude, cette impression de cataclysme imminent, cette certitude d'avoir touché le fond et d'être condamné à errer dans cet enfer mécanique, dissonant, fétide, moite et crasseux, où le péché semble une rédemption. Surface Tension by DEFCE

Cybotron - Clear (1983)

La ligne musicale claire. Élégante, élancée, minimale, musicale toutefois, répétitive un peu, robotique aussi. Une continuation d'un mouvement initié par Kraftwerk C'était le son du futur de l'époque ...

Nils Peter Molvaer - Vilderness 1 (2000)

Le calme et la tempête. L'âme de Miles Davis qui rôde par brides, l'esprit de Roni Size qui vient battre. Toujours cette hésitation entre le jazz et la drum & bass, ce grand écart improbable mais jouissif. Alors que cet assemblage aurait pu rester stérile, ne déboucher que sur du pénible et chiant, il en ressort une synergie entre agressivité et douceur. L'énergie  canalisé de l'un et la vigueur foisonnante de l'autre se complètent, s'alternent et s'amplifient. Un moment presque hors du temps dont on ressort le souffle court mais serein.

Denzel Curry - Zenith (feat Joey Bada$$) (2016)

D'un abord léger, rafraichissant et néanmoins bondissant, avec son refrain "catchy", sa musique facile, le Zenith de Denzel Curry semble voué à devenir un hit estival qui s'écoute indolemment en sirotant un verre après une journée de plage ou une après midi passée à lézarder au bord d'une piscine. Il serait dommage de ne s'arrêter que la et de ne pas écouter un poil plus les paroles (plus celles de Curry que celles de Bada$$, celui-ci étant assez dans l'ego-trip), plus profondes qu'elles ne paraissent.