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Affichage des articles du 2014

Radiohead - Idioteque (2000)

Ami lecteur je vais te révéler ici le plus grand secret de l'industrie musicale de ses 20 dernières années (en fait un peu plus). Radiohead n'est pas le groupe que l'on croit, toute son histoire est inventée. En réalité l'homme derrière ce groupe, car il n'y a qu'un homme derrière leur foisonnante discographie, est français, il a 57 ans et occupe un emploi d'assistant comptable dans une PME spécialisée dans les mécanismes de volets roulants près du Creusot. Cet homme rondouillard, débonnaire et assez timide est le pendant moderne de Rémi Bricka , j'entends par là qu'il est multi-instrumentiste et homme orchestre, c'est lui qui assure tous les concerts de Radiohead caché en coulisse pendant que les autres véritables figurants font du air-concert; de même c'est le compositeur et chanteur de la quasi totalité du répertoire du groupe (à l'exception de Creep où Jean-Pierre François se charge des vocaux). Le problème de notre homme, que j

Gary Clail - Privatisation program (1995)

Gary Clail restera hélas un des grands oubliés de la galaxie On-U-Sound. Peut-être car trop décalé, pas totalement dans le moule reggae/dub du son On-U-Sound, incorporant parfois des bouts de house à sa musique, avec des texte souvent politiquement engagés. Privatisation program en est l'exemple parfait, produit par Adrian Sherwood, Doug Wimbish à la basse et Carlton Ogilvie à presque tout le reste y a du potentiel. Pourtant il en ressort un dub mutant un peu bancal mais assez hypnotique. A cela il faut ajouter une charge violente contre les privatisations subies par le Royaume Uni et sur la déliquescence et la paupérisation du prolétariat qui en résulte (c'était le 1/4 d'heure marxisant).

The Normal - T.V.O.D/ Warm leatherette (1978)

Deux titres pour le prix d'un, les soldes avant l'heure ! The Normal soit Daniel Miller le fondateur de Mute record, un p'tit label qui pourrait un jour percer. Au programme urgence minimale, vitesse excessive, hallucination auditive, overdose télévisuelle, cuir chaud, crash (le livre de JC Ballard et pourquoi pas le film de Cronenberg), signal vidéo directement en intra-veineuse, sexualité contrariée (contrariante ?), décadence punk industrielle.

Wilson Pickett - Engine number 9 (1970)

Une batterie qui accroche bien (quand elle n'emplit pas l'espace de sa frappe ajustée), une guitare qui miaule, qui feule (quand elle ne chante pas), un orgue qui groove (quand il ne se trouve pas en transe) et une basse qui soutient le tout (quand elle ne s'excite pas), ne manque que l'essentiel la voix chaude et puissante de Wilson qui s'impose dans ce chaudron bouillant).

Anouar Brahem - Barzakh (1991)

Quand la beauté du calme contemplatif, la parcimonie des moyens mis en œuvre et l'art de la respiration entre les notes confinent à l'intemporalité voire à l'atemporalité et amènent au "repos en soi". Profite camarade !

SBTRKT - Hold on (2011)

Tu aimes faire bouger ton corps gracile au son de musiques rythmées ? Mais tu n'aimes pas le tape-à-l’œil, la vulgarité, qui te sont proposés par les hérauts de l'EDM. D'autant que leurs productions aussi interchangeables que réchauffées manquent d'âme et de sensibilité. A la place voici SBTRKT et son Hold On , petit bijou de groove retenu tout en délicatesse, rehaussé par la voix suspendue de Sampha, mais qui garde à l'esprit l'essentiel: te faire danser.

Alèmayèhu Esthèté - Ambassèl (fast) (1973)

Toujours ce chaloupé réussi de l'éthio-jazz, ce groove indolent fait, souvent, d'une musique assez entrainante, joyeuse presque, associé à un fond de tristesse, de nostalgie ou de profondeur. parfois c'est totalement mélancolique et lent. En l’occurrence c'est entrainement triste et profond. Sorte de funk pour danser sans trop bouger, du James Brown sous lexomil prenant des amphét' et une bonne cuite.

Joe T Vannelli - Play with the voice (in germany/usa) (1993)

Une musique à cheval entre house et trance, sexuelle en tout cas ne serait-ce qu'à cause de ses vocalises féminines qui adoucissent  la rigueur du beat tandis que les arpèges de piano et autres nappes de synthé font glisser le track et l'auditeur dans une sorte de féérie orgiastique d'abandon.

Doug Scharin Joe Goldring - Out of worship (reprise) (1998)

Morceau clôturant, l'étrange et hétéroclite compilation Underwood Three(de l'étrange et hétéroclite label belge Sub Rosa), Out of worship (reprise) se présente comme une sorte de blues décharné, minimaliste, plainte lointaine d'une guitare indolente, rehaussé de quelques enluminures électroniques qui le réchauffent et l'arrondissent. Out Of Worship by Out in Worship

U Mulateru - Divagation nocturne (apaisée) (2014)

Parfois, la nuit, tout est tranquille et apaisé ... Sometimes, by night, everything is tranquil and peaceful ... Divagation Nocturne (apaisée) by U Mulateru on Mixcloud

Throbbing Gristle - Distant dreams (part 2) (1981)

De la douceur vénéneuse de Throbbing Gristle. Une musique étonnement douce pour ces précurseurs de la musique industrielle, quasi charnelle, sensuelle mais avec en arrière fond ce qu'il faut de perversion contenue, de relents malsains et martiaux pour faire comprendre  qu'il ne faut pas espérer de rédemption. Sans oublier cette voix distanciée, peu incarnée, fragile mais implacable qui rappelle l'inexorable vacuité de l'existence.

Bugge Wesseltoft feat Sidsel Endresen - You might say (remixed by Andreas Dorau) (2000)

Quand le future-jazzman Bugge Wesseltoft se fait remixer qu'est-ce que ça peut donner ? Déjà bonne nouvelle le remixeur garde les vaporeux vocaux de Sidsel Endresen, il remplace le jazz délicat presque précieux, ne préservant que quelques fantômes de basse, par une house assez lente, distanciée et froide qui paradoxalement met en valeur la voix préservée, renforçant sa fragilité, sa fugacité.

Burial - Unite (2007)

Voix ayant subi des modifications transgéniques (il magnifie la voix de Brandy, lui conférant un charme éthéré et une légèreté bien sentie), basse à écouter impérativement sans casque et à fort volume pour en apprécier/ressentir la puissance physique, rythmique de jungle/2step bâtarde et imparable (mais c'est le propre du dubstep), une touche de brouillard triste londonien, 2-3 zigouigouis pour distraire l'oreille, un relent de trip-hop Portisheadien, il ne manque plus qu'un peu de pollution, la tombée de la nuit et des lumières de la ville qui s'allument, les feux des voitures coincées dans le bouchons et vous voilà habillé pour l'hiver avec ce petit bijou.

Ouinsou Corneille & Black Santiago - Vinon so minsou

Tiré de l'une des excellentes compilations d'Analog Africa, ce titre est succulent ne serait-ce que pour son "refrain" dans un succulent français déclamé avec une voix surannée: " Écoutez ce que vous dit papa. Il vous dit écoutez-moi, suivez-moi, l'avenir vous sera très meilleur. Écoutez ce que vous dit maman. Elle vous dit écoutez-moi, suivez-moi, l'avenir vous sera très meilleur ", le tout agrémenté de percussions entrainantes et de cuivres vrombissants et rutilants et rehaussé par une guitare monomaniaque mais captivante. Mais aussi pour le nom poétique du chanteur Ouinsou Corneille, un mélange surréaliste entre tragédien fameux et haïku japonais.

Jackie Wilson - The who who song

Si t'es pas en train de danser benoitement derrière ton ordi je ne comprends pas !

Boris - You were holding an umbrella (2008)

Avec ce Boris ce n'est pas soirée disco , mais plutôt soirée lexo. Les 4 premières minutes sont à déconseiller si tu as des tendances dépressives à moins que tu n'aies envie de te complaire dans ton mal-être. Il est à noter comment le japonais (car Boris sont japonais, je dis sont car Boris est un groupe) s’accommode parfaitement avec l'indicible tristesse et la plus profonde mélancolie, on croirait que cette langue a été créée pour décrire les affres de la psyché. Après ces quasi 4 minutes leurs médocs font effet et notre combo se réveille en fanfare bruyante, par contre ils ont du voir un peu juste pour la dose car assez rapidement ils ralentissent le tempo pour tomber dans le solo de guitare un peu démonstratif et grandiloquent ...

Lhasa - De cara a la pared (1997)

Si le désert pouvait exprimer sa solitude, sa sècheresse, sa tristesse, sa chaleur nul doute qu'il choisirait la voix de Lhasa pour s'exprimer (enfin il choisirait peut-être quelqu'un d'autre étant donné que depuis qu'elle est morte Lhasa chante moins souvent et moins bien, surtout en live). Enfin si j'étais un désert c'est ce que je ferais ...

Propellerheads - Crash ! (Edit) (1998)

Crash des Propellerheads n'est pas une variation musicale du film de Cronenberg, il n'y a rien de sulfureux, de sexuel, de malsain ou dérangé ici. Avec ce titre les Propellerheads font plutôt dans la non prise de tête, dans le second degré du relax. Tout est frais, accessible et déconnant à l'image de leur foutraque vidéo. Hélas, car il y a un hélas, c'est à peu près le dernier signe de vie qu'ils donneront, un départ en apothéose. Les deux membres du groupe suite à un désaccord sur le choix du revêtement des sièges du van de leur tournée (Alex voulait des petites fleurs, Will ne démordait pas des dauphins) se séparent non s'en s'être envoyés des pop-corns et du beurre de cacahuètes à la figure puis chacun s'en alla vers de nouvelles aventures. Alex devint vendeur itinérant d'aspirateurs révolutionnaires, Will de son coté inventa une nouvelle maladie très contagieuse.

Mogwai - Superheroes of BMX (1997)

Mogwai, souviens-toi ce petit animal sympathique au visage avenant, chantant comme une merde, se reproduisant quand on le mouille et devenant exécrable si on le nourrit après minuit, sans parler de cette aversion vampiresque pour la lumière du soleil; voilà tes souvenirs sont plus précis tant mieux ils ne te serviront à rien concernant le groupe Mogwai hormis une même origine patronymique. Le BMX, souviens-toi également de ce vélo sorte d'ancêtre des VTT qui te procurait l’impression que tu étais un cador du 2 roues alors qu'au premier gadin tu chouinais comme un baltringue ... Donc Mogwai a écrit une ode aux Super héros du BMX, donc ni toi ni moi à priori. On se demande si on a vu les même super héros du BMX, les miens ils filaient vachement vite et enchainaient sauts et figures acrobatiques plus impressionnants les uns que les autres, alors que les leurs ils sont gavés de tranxene et de valium et ils pédalent dans le coton à 2 à l'heure exécutant de folles cascades d

Mutamassik - Mawlid (2005)

Un orchestre classique cairote, des percussions moyennes orientales  qui jouent un rythme hip-hop, quelques scratchs, des abrasions sonores, de déconcertation auditive, le tout brut de décoffrage, couvert de poussière et nimbé d'un Mystère inintelligible pour le profane. La collision impromptue de l'ancien et du moderne. Nomads In Sound v1.0 by Mutamassik

Drexciya - Black sea (1995/2013 rééd)

Entêtante, angoissante, cette mer noire ! Surtout si l'on se réfère à la mythologie Drexciyanne cette mer est noire car peuplée par un peuple mutant, sorte d'Atlantes modernes, descendants des esclaves noires jetées par dessus bord durant les traites négrières et ayant survécu au fond de l'océan. Drexciya ou l'alliance de la techno, la science-fiction, l'histoire, une recette pour danser moins con.

Kreng - The baptist (2013)

Musique crépusculaire entre plénitude apaisée et inquiétude diffuse, sur le fil, prête à basculer sans que l'on sache d'avance où, avec juste une seule certitude dans tous les cas cela n’altérera pas notre plaisir.

Jean Bart - Modern style (1995)

Bien classé au hit parade des chanteurs aphones, Jean Bart délivre une pop mélancolique intimiste, striée de quelques fulgurances stridentes, où il murmure, susurre ses états d'âme sur la désillusion géo-politique amoureuse avec une certaine poésie dépressive presque surannée.

Skream - Dutch flowerz (2006)

Bien qu'ayant une tête à faire du char à voile sans équipement particulier, Skream ne s'est pas laissé aller à la facilité et a préféré voir ce qu'il pouvait faire en musique. Il se lance donc dans un genre naissant le dubstep (pour ceux qui ne voient pas ce qu'est le dubstep imaginez André Rieux qui joue du violon et bien c'est absolument tout autre chose) avec plutôt du succès. Dutch flowerz Skream tente à sa manière de retarder l'arrivée désormais imminente de l'hiver; pour cela Skream insuffle chaleur d'inspiration jamaïcaine,  profondeur et force des basses, rythmique chaloupée et entrainante, une touche de mélancolie que l'on comprend en voyant le climat en Grande Bretagne, enfin il adjoint des cuivres synthétiques pour faire joli.

Etienne Jaumet - La visite (2014)

Etienne Jaumet a de curieuses sorties culturelles ! Le bougre (moitié des fantastiques Zombies Zombies) s'amuse durant ses loisirs à faire des visites guidées et groupées de son corps, enfin de l'intérieur de son corps pour être plus précis. De surcroit il est en retard, est distancé par le groupe et se perd dans son corps; tout se termine bien pour lui il trouve refuge dans son pancréas et s'amuse pendant les 10 ans suivants à terroriser les groupes qui le visitent. Cette belle histoire pose quelques problèmes insolubles: Comment un personne d'une taille moyenne en France d'un mètre soixante-dix centimètres fait-elle pour rentrer en elle-même sans auto-exploser ? Admettons qu'elle y arrive, soit en rentrant sans changer de taille, soit en rétrécissant, comment fait-elle pour se dédoubler et être elle et en elle ? Comment fait-on rentrer un groupe dans une personne ? Pourquoi ses anticorps n'essaient-ils pas d'annihiler ces intrus ? Comment fa

Eels - Novocaïne for the soul (1996)

Frais, sautillant, primesautier presque bien que la thématique ne s'y prête pas véritablement, avec le bon  dosage de guitare pour ne pas friser l'indigestion de soli techniques et une batterie élastique qui vient assouplir la mécanique du titre.

Sébastien Tellier - La ritournelle (2005)

Sébastien Tellier est le roi du concept foireux éphémère, en moyenne un par album (gourou, sex addict, enfance et politique pour l'album dont est tiré la ritournelle) associé à un nouveau look à chaque fois. Surnagent quelques titres touchés par la grâce comme ce rêveur et aérien La Ritournelle, un piano triste quasi monotone, des cordes larmoyantes, une voix presque plaintive, le tout agrémenté sur la fin d'une basse feutrée et tout du long de la batterie virevoltante de Tony Allen, fantasque et fantastique batteur de Fela Kuti et compagnon de route de Doctor L (précédemment cité ici et là ).

The Budos Band - Burnt offering (2014)

Le Budos Band revient plus sombre et funky que jamais. Cette fois-ci ils ont sacrifié un orchestre de mariachis hérétiques et décadent durant une sombre cérémonie vaudoue celtique, ils ont fait appel au mage ermite de Led Zeppelin pour touiller le chaudron du groove visqueux, aux pouvoirs venimeux du Scorpion languide et de l'hypnotique Cobra qui annihilent la volonté de l'auditeur, contrôlent son corps pour en faire un zombie dansant. Zombie qui va rejoindre l'armée des ténèbres du combo new yorkais, cette multitude mouvante se dodeline aux son des cuivres puissants, des guitares vicieuses, des basses perfides et autres percussions obscures et dévastatrices. Tremblez ils arrivent !

Thierry Robin - Kicsi kicsi kém (1996)

Il faut juste fermer les yeux et se laisser entrainer, écouter les silences, les respirations et même les voix et les notes.

Terry Callier - Love theme from Spartacus (1998)

Avant de mourir Terry Callier chantait vachement bien, une voix profonde, chaleureuse pleine d'humanité et d'amour. Sur ce titre il n'est accompagné que par une guitare acoustique qui n'en fait pas trop, soulignant délicatement ce qu'elle accompagne, un violon basse ne fait pas nuit pas car on l'entend peu,une cymbale vibre également fugacement à la fin. La grande classe !

Doctor L & Antibalas - Family of fear (2010)

L'alliance de Doctor L (allumé notoire, homme de l'ombre responsable de la production d'une grande partie du hip-hop français des années 90, de quelques albums aussi variés que personnels, compagnon de route de Tony Allen ou Rodolphe Burger ...) et du combo abrobeat new yorkais Antibalas pour la relecture, la ré-interprétation d'un classique de Sly Stone. Le résultat est un groove vicieux et instantanément addictif; l'original est présent en toile de fond, par évocations fugaces mais la relecture l'emmène dans une autre dimension plus débridée et enjouée.

Samia Farah - Cool (original version) (1999)

Frais et classieux. Un beau brin de voix enveloppé dans un écrin reggae/dub de bonne facture. Pour la vidéo les 25 premières secondes sont pénibles après c'est beaucoup mieux.

Detroit Grand Pubahs - After school special feat Miss Kittin (2000)

Le plus souvent les Detroit Grand Pubahs font dans l'electro-funk rigolarde, la booty bass décontractée du gland: c'est joyeux, ça ne vole pas haut et il y est question de culs, bref des godelureaux festifs que ces gars là. Pourtant parfois le propos se fait plus grave comme sur ce After school special. La musique est presque triste, les paroles sordides, déclamées d'un ton monocorde et impersonnel. La déchéance d'une fugueuse candide qui prise sous l'aile "bienveillante" d'un "bon samaritain" se retrouve à " gagner beaucoup d'argent sans travailler " (" earns a lot of cash without working ") litote pour définir sa nouvelle condition de pute. Ici une fiction mais souvent une sinistre réalité.

Antipop Consortium - Dystopian disco force (2001)

Je crois que le petits loulous d'Antipop Consortium ont un problème avec la disco. Je veux bien que leur disco soit dystopique mais ils ont foiré leur coup. Théoriquement la disco c'est la joie de danser jusqu'à plus soif sur une musique parfois légèrement teintée de sentimentalisme, de mélancolie et un peu maniérée cela en prenant des substances diverses et variées pour tenir le plus tard possible, c'est aussi la perspective de ne pas terminer la soirée seul après avoir effectué la danse de l'accouplement. Dans une dystopie la disco serait une danse de salon chiante pour vieilles personnes ayant perdu leur libido, leurs dents et leur joie de vivre, un truc super relou. Et bien messieurs Antipop Consortium il va falloir revoir votre copie car votre Dystopian disco force est une escroquerie et n'a de dystopique que l'intitulé, vous faite de la disco du XXIème siècle, toujours dansante et donnant envie de rester jusqu'à pas d'heure sur le dancefl

Ozel Türkbas - Ozel's dance routine (Mr Thing re-edit) (2014)

Une sorte de prolongement du Uska Dara de Lonnie Sattin mais en plus break; en fait ce re-edit est basé sur un breakbeat assez monstrueux de l'original tout en gardant son orientalisme et en y ajoutant quelques fioritures.

Esthero - Breath from another (1998)

Le track bancal sur le papier, j'explique: dans un shaker mettez un peu de downtempo/trip-hop pour les arrangements, rajoutez un beat hip-hop assez lourd (mais pas tout le temps), de la drum & bass éthérée (en remplacement de celui hip-hop), déjà c'est compliqué à imaginer, une fois que vous y êtes arrivé imaginez mieux et incorporez alors une voix aérienne assez pop rêveuse, puis celle d'un MC hargneux et celle rapeuse d'une rappeuse, parsemez de quelques scratchs et d'un soupçon d'ambiance brésilienne. Voilà le dilemme faire que cette mixture ne vire à l'infâme brouet et que la somme des éléments disparates sonne bien. Les p'tits gars et les p'tites pépées d'Esthero y arrivent plutôt pas mal.

Brian Gold - The way you move (2005)

Le principe des greensleeves rhythm album c'est un riddim avec toute une tripotée de jamaïcains qui viennent poser leur flow dessus avec plus ou moins de bonheur. Le plus souvent c'est concours de bite et de tour de poitrine pour les thématiques. Musicalement c'est pompier et efficace; synthé appuyés, riffs de cuivres en rafale, rythmique primaire mais imparable. Le sieur Brian Gold raconte des choses palpitantes du genre: je t'aime, tu m'aimes, tu es la plus belle, je ne peux détacher mon regard de toi, putain t'as un beau cul, je te serai fidèle toute la vie pendant au moins une heure et autres niaiseries ... tu parles, il veut juste la choper rapidement histoire de ne pas terminer le soirée seul; mais j'aime bien son phrasé et ses intonations pour peu il semblerait sincère (enfin au moins aux yeux amourachés d'une greluche candide) .

Dj Wally - I must be mad now (2001)

Une ambiance fantomatique, morbide est tissée par Dj Wally sur ce titre. Bruits angoissants, cliquetis divers, cris, grincements et autres sons indéterminés, une phrase revient en boucle " I must be mad now " et nous alerte sur la santé mentale plutôt vacillante de son auteur; un beat rachitique et sec vient se greffer sur ce canevas sonore. Vers le milieu du titre le pauvre bougre semble avoir définitivement sombré dans l'aliénation et se met à hululer/pleurer semblant perdu nocturnement dans un marais inhospitalier des Bayous entouré par une faune hostile. C'est alors que surgit soudainement un orchestre de reggae (déglingué l'orchestre il ne faudrait pas s'attendre à un truc clean non plus) afin d'égayer la déchéance de notre protagoniste. Parenthèse de courte durée, il sera vite à nouveau tourmenté par ses démons ...

Gang Starr - Full clip (1999)

Que dire à part que ça déchire tout, qu'il y a tout ce qui fait l'archétype du hip-hop (il devrait servir de mètre étalon) dedans, du bon beat bien fat, une basse qui arrache, des scratchs malicieux, du sample de bon aloi et un putain de rapper ! 'faut être sourd pour ne pas aimer (et encore ...)!

Sub Focus - Splash feat Coco (Rusko remix) 2010

Aujourd'hui c'est pop dubstep, arpèges un poil pompiers, beat lourds, wobble bass et voix presque délicate. C'est un peu comme le Mc Do, ce n'est pas trop nourrissant mais ça reste sur l'estomac, c'est un peu gras et sucré, assez insipide en vrai et pourtant on y retourne voire on y prend du plaisir (un peu coupable certes). Pas trop souvent malgré tout !

Lucien N Luciano - La dance des enfants (2004)

Éloge de la lenteur et de la contemplation. Minimaximalisme hypnorgasmique calme et gracieux. Le rêve de tout parent: avoir des enfant qui dansent aussi calmement ...

Portishead - Mysterons (1994)

Parfois il y a des évidences, comme écouter Mysterions de Portishead par temps de brouillard, c'est une obligation, mentionnée lors de l'achat du disque.

Grant Phabao & The Jays - African man (Grant Phabao swing remix) (2009/2013)

Au départ des voix de reggae et la musique qui va avec, chaloupée. Puis arrive un remixeur qui trouve qu'il peut changer totalement le morceau ce qu'il fait en deux coup de cuillère à pot et beaucoup de talent. Notre African man se retrouve paré d'une batterie élastique, d'un piano tempéré, d'une guitare sautillante et d'une basse jazz de bon aloi, un bel habillage qui constitue un élégant costume qui met en valeur notre homme, lui conférant plus de coffre et de profondeur; de la haute couture du remix.

Guts - Man funk feat Leron Thomas (2014)

Guts le débonnaire et barbu auteur de des compilations, invitant au farniente estival, Beach Digging, est de retour avec un nouvel album. Gorgé de soul, de funk, et de hip-hop ça claque de partout, ça groove bien, classieux et relax. En plus cerise sur le gâteau un magnifique double vinyle gatefold superbement illustré ...

Pilooski - The wizard edit (2009/2013)

Des chiens aboient, la caravane passe, les violons violonnent, les percussions percutent, l'acid ronge et monte. Un voyage dans une rave party orientale un poil kitch mais la magie de l'orient opère.

Bran Van 3000 - Drinking in LA (1997)

Une pochette de mauvais goût (n'a-t-on pas idée de montrer Pan-Pan le lapin en train de sentir l'anus de Bambi ? Ces gens ne respectent-ils donc rien ! (perso j'adore l'image irrespectueuse)). Un clip bricolo/branleur gentiment distancié et second degré avec des spationautes de l'improbable. Musicalement c'est comment ? Un peu à l'image du reste une vision décontractée du hip-hop, un gars qui rappe comme une savate , des chœurs moelleux et dégoulinants à souhait, une musique de  j'me réveille la gueule dans le cul un dimanche matin et un bon rythme pas violent mais suffisant pour éviter une soudaine narcolepsie, des paroles qui évoquent la perte de temps et la lose (" But we did nothing, absolutely buttkiss that day ") Un truc indispensable quoi !

Supersilent - 5 (2001)

Pour un groupe de musique s'appeler Supersilent c'est comme s'appeler Avenir pour un sidérurgiste Lorrain ou chasteté pour Rocco : un non-sens; si tu veux être super silencieux tu fais du mime pas de la musique ! Toutefois leur nom n'est pas usurpé tant tant ils laissent place au silence, à la respiration, au vide dans leurs créations/improvisations. Climats éthérés, paysages lunaires, tensions subtiles, accès soudains de brutalité parsèment l'album, parfois le fantôme d'un Miles Davis période In A Silent Way (quel hasard !) s'y perd.

El Rego & Ses Commandos - Se na min (2011)

Dans la série les grooves imparables je voudrai le grand oncle d'Afrique ses orgues foisonnants, sa basse millimétrée, sa batterie martiale et sa guitare cristalline, ses cuivres discrets, sans oublier cette voix enjouée. Un commando prêt pour des opérations de danses clandestines et des fiestas infernales et furtives.

Bonga - Mona ki ngi xica (1972)

Il serait fâcheux de confondre Bonga, le musicien angolais, avec les bonga bonga de l'italien Silvio. Chacun des deux recherche une pénétration en profondeur, mais l'un vise l'âme et l'autre le sordide. Par conséquent biffons Silvio d'un vif trait et consacrons-nous à Bonga. Bonga et son Mona ki ngi xica c'est de la chaleur auditive, du bien être en musique. C'est des paroles dont quand bien même on ne comprend pas le sens parlent à l'âme, évoquent la tristesse et gravité. Des paroles intuitivement introspectives, qui invitent à s'arrêter, à prendre le temps, à réfléchir, à rêver, à profiter de l'instant.

Plan B - Ill manors (2012)

Le plus souvent je ne suis pas fan de hip-hop anglais parce que: C'est pas vraiment du hip-hop, du coup il y a tromperie sur la marchandise. Les gars rappent mal. Les instrus sont pas terribles. C'est porté au pinacle pour pas grand chose. Plan B réussit-il mieux que ses compatriotes ? Musicalement il y a de la matière; l'instru est percutant et s'apparente à une cavalcade effrénée et incendiaire. Le gars rappe véritablement, de manière anglaise mais c'est du rap et avec du sens. Je ne sais pas s'il a été porté au pinacle (en fait si) mais il est un minimum doué donc ça l'fait. Bon est-ce du hip-hop ? Presque mais pas totalement, c'est un peu bâtard mais le morceau est quand même de bonne facture.