Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du avril, 2016

King Khan - Never hold on (2016)

C'est vendredi et normalement vendredi c'est ravioli, brocoli, curry, sodomie, surimi, pneumologie ... enfin ça dépend des goûts de chacun quoi ! Changement de programme et d'habitudes, aujourd'hui ce sera soul. Et comme à l'ancienne: profonde, habitée et enjouée avec ce qu'il faut de ferveur et de folie pour être instantanément addictif. Voix légèrement enrouée avec un soupçon de fragilité pour faire chavirer les plus endurcis, orchestration millimétrée pour tirer des larmoiements, contrepoint chaloupé à la guitare pour le groove imparable, petite dose d'inattendu pour le plaisir (un solo de theremin), le tout avec un fond de bluette contrariée. Never Hold On by King Khan

Gianluigi Trovesi / Gianni Coscia ‎– In Cerca Di Cibo (2000)

Quelques notes plaintives d'accordéon vibrent, orgue majestueux et solennel du pauvre, puis une clarinette fait entendre son souffle délicat et vacillant. Alors il n'y a plus qu'à écouter l'histoire qu'ils content. Une histoire triste, profonde et vraie.

Soul Coughing - Disseminated (1996)

Partant dans tous les sens,avec des relents de musique de cabaret, de vieux jazz malmené, saupoudrée de groove lancinant et addictif, accompagnée d'onomatopées plus que de chant, voilà l'univers de Soul Coughing. Sorte de machine foutraque digérant de multiples influences pour mieux les recracher sous forme jubilatoire et "disséminée" .

Eleni Karaindrou - By the sea (1998)

Bref, aéré, élégant et délicat avec ce qu'il faut de tristesse pour contempler et apprécier le temps qui passe et les vagues, au loin.

Moodymann - Sloopy cosmic (2014)

D'un coté le Cosmic Slop de Funkadelic, barré et ... barré, avec sa rythmique pneumatique, sa guitare vrillée et son chant chatoyant; de l'autre coté l'allumé de Détroit, libidineux et groovy. Le second a eu accès aux enregistrements originaux des premiers, il a trituré, ré-arrangé, bidouillé, le morceau initial, il a rajouté quelques trucs, rappelé George Clinton pour qu'il cause un peu dans le micro, s'est fendu de quelques vocaux lui aussi, à fait venir un pote aux claviers. Le résultat un remix, relecture, réappropriation de près de 12 minutes pour un track imparable, ovni félin pour feuler de plaisir en se contorsionnant de bonheur.

Loop - Be here now (1990)

Répétitions lourdes, envolées perchées, cathédrales de sons, batterie monolithique, propulsion chamanique, acidité contrôlée, voyage immobile, hélicoptère de pacotille, voix geignarde, basse charpentée, cosmologie du pauvre, transe profonde, circularité aléatoire, psychédélisme du temps présent, étirement de l'instant, pilules évasives, saturation salutaire. C'était pas si mal les 90's !

John Lee Hooker - Let's make it

Pas de fioritures, quelques accords de guitare entêtants, un solo minimaliste, une basse discrète comme seul autre soutien. Et puis cette voix douce, cajoleuse, suave presque, qui invite à le faire et assure de son amour. Résister sera difficile pour la baby en question ...

Source Direct - Black domina (1996)

La Black Domina de Source Direct , est une maitresse sans concession. Elle a la main leste, le coup sec et précis, chirurgical presque. Menaçante, sombre, elle fait preuve de raffinement dans les tortures qu'elle met en place, joueuse elle laisse même ressortir un brin de fantaisie dans ses entrelacs sonores. Un amour de femme autoritaire, qui saura engendrer un plaisir auditif dans la quasi douleur musicale.

Arpanet - Großvater paradoxon (2006)

Exploration musicale du "Großvater paradoxon" . Bon, ben, le grand père en question il est un peu flippant, il compose une musique lente, froide, déshumanisée et inquiétante; un truc de semi-psychopathe paranoïaque génie dément des manipulations biologiques et spécialiste en bizarreries glaçantes. Du coup pas totalement étonnant que sa descendance veuille l'éliminer sans s'inquiéter outre mesure des conséquences ...

Schizotrope (Richard Pinhas, Maurice Dantec) - Le meilleur des mondes possibles (1999)

Aujourd'hui la philosophie amusante, planante, anarchisante ... "Il n'est pas étonnant que toutes sortes de questions minoritaires, linguistiques, ethniques, régionales, sexistes, juvénistes, resurgissent non pas seulement à titre d'archaïsmes, mais sous des formes révolutionnaires actuelles qui remettent en question, de manière entièrement immanente, et l'économie globale de la machine, et les agencements d'États nationaux. Au lieu de parier sur l'éternelle impossibilité de la révolution et sur le retour fasciste d'une machine de guerre en général, pourquoi ne pas penser qu'un nouveau type de révolution est en train de devenir possible, et que toutes sortes de machines mutantes, vivantes, mènent des guerres, se conjuguent, et tracent un plan de consistance qui mine le plan d'organisation du Monde et des États ?" Schizotrope.le meilleur des mondes possibles_0001 par thehookartaud

The Beloved - Sweet harmony (1992)

La bande son d'une fin de journée estivale, un peu chaude, avec le soleil couchant plein ouest sur le plage de "Mare e Sol" en train de siroter un cocktail en galante compagnie, une douce brise rafraichissant l’atmosphère légèrement suffocante quelques notes de sax' viennent en sus, caresse supplémentaire d'une ambiance paisible ...   

Lonnie Holley - Fifth child burning (2012)

Lonnie Holley sorte de Facteur Cheval en beaucoup plus tragique, champion extrême du recyclage, de l’agrégation disparate, géniale et avec une conscience politique se lance dans la musique. Le résultat est obligatoirement halluciné entre invocation free jazz d'un autre Lonnie (Linston Smith), verve des Last Poets et électronique minimaliste et répétitive d'un Mammane Sani . Une exploration des potentiels. Just Before Music by Lonnie Holley

Bérurier Noir - Le renard (1985)

"Ta rage n'est pas perdue !"  

Massive Attack - Spying glass (1994)

Donner à voir l'invisible voilà le challenge que semble s'être imposé Massive Attack avec ce titre, relecture immersive et paranoïaque du titre éponyme d'Horace Andy, qui y reprend d'ailleurs ses parties vocales. Donc en tout premier lieu la voix primesautière d'Horace Andy, tour à tour facétieuse, grave, enjouée, habitée, autours de laquelle viennent se greffer les méandres envoutants, mouvants et spiralés du dub électronique de Massive Attack. De ce canevas sonore ouaté, confortable un léger trouble, une impression de surveillance surgit, fugacement, l'invisible qui s'il se donne à voir semble aussi observer ...

Renaud Papillon Paravel - J'aime tonku (2002)

"Est-ce que tu sais ce que c'est ça ?" interroge en ouverture de son morceau Renaud papillon Paravel. La réponse vient promptement et sans ambiguïté: "le pornographe du phonographe." Le propos est direct: "j'aime tonku, j'aime les bonnes pipes, les bons culs, j'aime tes gros seins, ton p'tit cul." Alors que le vulgaire pourrait facilement surgir (et l'on se demande s'il ne la pas déjà fait de manière fracassante), notre insecte fait dans la métaphore un "poil" subtile et dans le jeu de mot quelque peu alambiqué, ou au moins dans la tournure capillotractée (qui ne manque pas de piquant)... le tout sur fond de reggae mené tambour battant. Au final entre provocation lourde et louvoyance plus fine difficile de trancher, tant le bougre est sur le fil.

Bougie Soliterre - Got the bug (main mix) (1999)

D'un coup surgit un vent de frénésie tropicale prenant la forme débridée d'une tournerie deep house, véritable spirale infernale vers un groove languide avec force de flutes endiablées, d'accords envoutants ... Emporté par la rêverie, l'auditeur s'imagine sur une plage ensoleillée d'un Brésil fantasmé, puis se réveille un mur de béton en face de lui. Difficile retour !

Lindstrom & Prins Thomas - Boney M down (alternative version) (2007)

De l'art de danser le disco avec affectation et tristesse: Garder un rythme soutenu et dansant, Lui adjoindre une mélodie empreinte de mélancolie et de tristesse, véritable chausse-trappe à guincheur confirmé, Puis alors que personne ne demande rien, sortir de derrière les fagots quelques riffs de guitare pour réveiller le danseur assoupi, Contempler sa face mélange paradoxal de joie extatique et de tristesse profonde.

The Doppelgangaz - On the rag (2013)

Ça claque bien, à en attraper une luxation à force de balancer sa tête, les petits samples avec ce qu'il faut de noirceur pour créer une tension, la bonne basse bien grasse qui enrobe comme il faut, les flows maitrisés suffisamment décontractés pour faire branleur classe. Imparable ! "Keep the level on it, keep the level on the rag" , pas beaucoup plus à rajouter.

Nurse With Wound - Close to you (2009)

Près de toi , voici la traduction de Close to you . Se pose une question primordiale, pour ne pas dire existentielle: qui est près de toi ? Une multitude serai-je tenté de dire compte tenu des nombreuses voix qui parsèment ce titre, ou bien quelqu'un qui souffre de morcellement de sa personnalité. A défaut de pouvoir répondre il reste à espérer que ses intentions sont pacifiques. On peut espérer ... enfin un peu ... et pas trop longtemps ... Toujours est-il que le lugubre et le diffus surnagent amplement dans ce maelstrom de l'inquiétant, ce qui permet de douter quant aux intentions évoquées plus haut. En fait il faut voir dans ce morceau de Nurse With Wound une tentative de paysage sonore du désordre mental d'un schizophrène, enfin éventuellement, à moins que ce ne soit autre chose de moins avouable. Du coup faut-il souhaiter une proximité avec ça ?

Juryman Vs Spacer - Prophet and the fool (1997)

Du jazz futuriste, sombre, claustrophobique, anaérobique, tendu évoquant le plus sombre des Red Snapper; les vocaux ne sont pas en reste, secs, glapis du bout des lèvres par un clone paranoïaque de Tricky. Pas la moindre éclaircie en vue, mieux vaut se préparer à une longue apnée.