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Articles

Affichage des articles du 2016

Mano Negra - Letter to the censors (1991)

Juste une petite devinette aux censeurs zélés de G+ et à leurs kapos fébriles et veules sévissant dans certaines communautés G+: Je suis un doigt de la main situé entre l'index et l'annulaire, qui suis-je ? Quant à quoi en faire et où vous le fourrer je vous laisse deviner ...

Have A Nice Life - Guggenheim wax museum (2014)

Les Have A Nice Life proposent une visite de leur musée Guggenheim. Faut-il les suivre ? Ça ressemble plutôt à une visite d'un musée des horreurs. Ambiance crépusculaire suintant la désolation, morbidité omniprésente, espoir en berne, rage froide exhalée par bouffées rances. Finalement c'est assez original comme musée: un musée des tourments sonores de l'âme humaine ...

Hustler*Pornstar - You know (original old school mix) (1999)

Un track house de fin de soirée, alliant à la légèreté hédoniste fatiguée un fond désabusé et triste. Faut-il y voir la traduction du manque, du vide, de l'inanité de la condition de la pornstar qui se compte que sa situation n'est pas aussi désirable qu'elle le croit ? "You know ..."

Rubin Steiner - Lo-fi nu jazz #6 (1999)

Bienvenue dans l'univers foutraque et bigarré de Rubin Steiner. Du jazz bancal de fanfare foireuse, un peu de house aléatoire maçonnée à la main, une Billie Holiday de la supérette de Moussy le Neuf comme vocaliste, le tout joué avec fraicheur et fantaisie et une certaine dose de candeur.

Beastie Boys - Futterman's rule (1994)

"Time is runnin', I'm passin', I'm passin' and runnin' I'm runnin' and passin' So you all better get right at this time Cause there might be no next time, y'all" L'heure du bilan: 5 ans de blog, de posts, de musiques diverses ... soit un potentiel de statistiques hyper intéressantes dont personne n'a rien à foutre (moi compris)!

Alma Vox - Theme II (2016)

Pas grand chose sur Alma Vox ce serait "un combo parisien excentrique" selon son label, seule certitude I:Cube traine derrière, donc plutôt un bon signe. En face A une reprise du Toi mon toit d' Elie Medeiros , sur laquelle, à moins d'être un fan nostalgique invétéré des années 80, il convient de passer assez vite. Par contre en face B une tournerie de fin de soirée, dansant sans être pompier, une rythmique carrée, entraînante, un piano et quelques  synthés teintés de tristesse, des effets dub en cascade. Un résultat mi disco, mi reggae, suite modernisée d'un P.I.L débarrassé de sa bile mâtiné du Wilmot de Sabre Of Paradise   parfait pour clore avec classe une nuit ou un petit matin de débauche, éreinté mais heureux ...

Bang Gang - Sleep (1999)

Bang Gang n'est pas une orgie sexuelle mais un groupe musical islandais, tout de suite ça jette un froid ... Ça n'empêche, ils sont quand même un peu barrés. En gros, si j'ai bien compris, leur chanteuse est harcelée durant son sommeil, par vraisemblablement un ancien amoureux éconduit, aussi pour lui échapper elle pratique le somnambulisme onirique sur son lit ... Autant le dire tout de suite le résultat est médiocre, son harceleur reste assez proche, mis c'est normal la chanteuse ne met pas assez de distance, le périmètre d'un lit pour mettre de la distance avec quelqu'un qui est dans votre tête c'est pas génial). Pourtant l'autre moitié du groupe lui avait glissé en début de chanson un conseil avisé, marcher dans la rue la nuit. Ce n'était pas totalement stupide, ça permet de mettre potentiellement plus de distance, sauf que, ben le harceleur il n'est pas dans la rue mais dans la tête, donc ... Sinon musicalement c'est plutôt sympa !

Sunn O))) - 青木ヶ原 // 樹海 (Aokigahara // Jukai) (2015)

Sunn O))) le résume très bien dans une sort de haïku écologique (et m'épargne par conséquent de longues digressions): "PRACTICE LIFE METAL : SAVE THE PLANET." Donc à écouter pour se faire une idée puis à aller voir en concert pour en ressentir la présence physique. 青木ヶ原 // 樹海 by SUNN O)))

Stereolab - Miss Modular (1997)

Une histoire de faux-semblant. Musicalement c'est la "space age bachelor music" , sorte de musique pop décontractée, facile d'accès, un peu mièvre, inoffensive presque, mais assez recherchée en fait voire rétro-futuriste et totalement décalée. Dans le propos également, déjà la voix de Lætitia Sadier succulemment française crée une distanciation, un décalage ensuite les paroles elles mêmes sont une mise en abîme, un trompe-l’œil qui avoue l'être, un spectacle qui se montre. Et puis ce spectacle souvent chez Stereolab est le spectacle situationniste et surréaliste de Debord, donc bien plus subversif qu'il ne parait ...

Steel An' Skin - Reggae is here once again (1979/reed2008)

Attaque de steel drum caribéen en piqué, soutenue par un pilonnement intensif de basse dub, une batterie digne de la puissance de feu de la grosse Berta bombarde les survivants et un chanteur reggae appuyé par des chœurs semble un peu perdu au milieu de ce déluge sonore. Difficile des résister à ce disco/dub/reggae caribéen, je vois même un myopathe qui ne peut s'empêcher de se mouvoir en rythme  et avec harmonie. Steel An' Skin plus fort que le Téléthon !

Tortoise - Djed (1996)

Découvrir des contrées musicales inexplorées, c'est ce que propose Tortoise avec ce Djed. Qu'est-ce que le Djed ? Le Djed remonte aux égyptiens, donc ce ne date pas d'aujourd'hui, c'est un pilier qui est symbole de stabilité. Autant déflorer tout de suite un insoutenable suspense: non le Djed de Tortoise n'est pas véritablement stable, c'est plutôt des sables mouvants musicaux, une ondulation permanente, une évolution continue. Pour résumer c'est un peu Steve Reich qui fait une partouze avec le batteur de Neu!, Lee Scratch Perry qui ramène de la dope et le dub, le tout sur fond de musique ambient électronique d'un film imaginaire sur les grand espaces vides et avec des poissons qui passent par là on ne sait pourquoi (et un peu de jazz barré et de rock perverti). Bref c'est près de 21 minutes inclassables, indispensables, même les sourds, les gens de droite et les grands mères aiment ce morceau.

How To Disappear Completely & FOG - Dusk union (2016)

"Drones for lonely souls" voilà qui résume bien mais trop succinctement la musique de HTDC & FOG. C'est faire abstraction de l'onirisme et de la majesté ample de leur son, de sa sérénité. Divaguer dans leurs paysages ... Hypnos by FOG & HTDC

Kaboom Karavan - Lentetooi (2011)

Perdue au fin fond d'une lieu oublié, une vieille sorcière qui perd un peu la raison annone quelques paroles inintelligibles d'où ne semblent que surnager que "maison du vivant" et encore sans certitude. Et on est égaré ici, arrivé par accident, voire malchance, à moins que rien ne soit réellement le fruit du hasard La vieille sorcière somnole, grogne, bruisse, rêvasse, psalmodie même. Autours d'elle des crépitements, des craquements, des bruissements se produisent, des animaux indéfinissables poussent des cris, grattent, sifflent ... Il plane une ambiance malsaine, inamicale, oppressante.  Un piano désaccordé tente un semblant de mélodie mais ressemble plus à une sanza poussif qu'à autre chose. Puis la vieille s'assoupit, grogne à nouveau un peu, on en profite pour vite partir, si on le peut encore ...

Shuggie Otis - Inspiration information (1974/2001)

Se laisser emporter par la voix perchée et suave de Shuggie Otis et par sa musique au groove moelleux mais finalement alambiqué. Suivre sa guitare malicieuse dans ses envolées de cool, apprécier circonvolutions vocales, se perdre dans son psychédélisme doux, goûter au toucher rugueux et tendre de sa batterie, apprécier les divagations mutines de l'orgue, noter la retenue de basse ...

Chicks On Speed - Kaltes Klares Wasser (2000)

Où il est question de sexe, de corps arme, de musique nerveuse, de relecture du passé réapproprié, de féminisme, d'eau fraiche mais vraiment d'amour, de silicone, de décollage en Concorde, de douche dorée et vraisemblablement de menstruations. Cru, tendu, sec, limpide,brut, impulsif et jouissif !

Basic Channel - Radiance III (1994)

Le brouillard est là, en même temps cocon protecteur et menace diffuse. Présent partout enveloppant tout, noyant tout, nimbant de mystère chaque aspérité, chaque forme, les rendant inquiétantes, vagues formes indistinctes. Il feutre les sons, les assourdis. Il ne laisse filtrer que quelques fréquences limitées, régulières, apaisantes et chaleureuses. Comme un battement primal fœtal qui s'accélère peu à peu. Un vent glacial se lève, déchirant finalement le voile de coton, laissant transparaitre un paysage froid décharné et lunaire.  

Primal Scream - Living dub (1997)

1997, alors qu'on les croyait indestructibles, résistants aux drogues, au feu à la malaria et aux chatouilles, les Primal Scream sont au plus bas, à l'article de la dépression. Pourquoi peut-on légitiment se demander ? A cause d'un ticket de pressing perdu ... Futiles les Primal Scream ? Non c'était le ticket de pressing qui leur permettait de récupérer leurs costumes de scène. Aussi à moins de jouer en slip chaussette pas moyen d'honorer leur future tournée. Ils essaient la négociation, l'intimidation en vain, rien n'y fait, la gérante une anglaise acariâtre, vieille fille d'une cinquantaine d'années à qui on ne la fait pas, ne veut rien entendre; pas ticket, pas de costumes point final. Pour se consoler, ils vont donc remixer les titres de leur précédent album version dub avec leur pote Adrian Sherwood. Grand bien leur en a pris, la mégère tenancière du pressing était une fan invétérée de dub et en entendant le résultat elle revient sur ses

Scion - Emerge0 (1995)

1111ème post, quand même. Au menu du roboratif techno allemand, rigoureux, carré, sec et râpeux. Austère pourrait-on dire un peu hâtivement et vainement car en fait il n'en est rien. Le morceau est en évolution constante, ça tournoie, ondule, sinue tel un serpent sonore cherchant à s'insinuer subrepticement. Puis sans crier gare arrive un piano martelé qui semble presque échappé du Go de Moby et qui à plusieurs reprise déboule pour amener un brin de folie, comme une réminiscence de samba décadente. Une histoire d’émergence soudaine en quelque sorte.  Et puis tout part en couille dans une sorte de psychédélisme électronique débridé avec des sons, stridences et feulements jaillissant de partout simultanément avant un retour à la sérénité.

Turzi - A notre père (2007)

C'est pour critiquer mais ils ne sont pas doués, les cathos. Ils se plaignent que les églises soient vides, que les fidèles désertent. Mais en même temps ils ne font rien pour les remplir. Non les cocos, il faut évoluer et arrêter vos conneries. Prenez exemple sur Turzi qui sait allier tradition et innovation. Il prend un classique de la liturgie, le "Notre père" et le rend mystique, hypnotique, limite sexy en l’enveloppant d'une rythmique krautrock, en lui adjoignant guitare addictive et plainte contemplative sur fond de mysticisme indien. Alors suivez mes conseils en premier lieu plutôt que des hosties fadasses proposez au moins des Pringles au mieux des excta', même chose pour le vin, déjà ça fait un peu rat qu'il n'y ait qu'une seule personne qui puisse s'arsouiller, ensuite faudrait voir à proposer une carte un peu plus fournie, Redbull/vodka, mojito, cocktail champagne, des pinards de petits producteurs du coin ... Pour la disposition

Neu! - Hallogallo (1972)

Motorik ! Pulsation métronomique, divagations de stridences, paysage défilant, mouvement statique, planer un peu, fixer son attention sur des détails, voler rapidement comme dans un rêve à 15 cm du sol, décharge d'adrénaline, excitation, emphase, montée, souffle court, confusion ... écouter en boucle, glapissement, wah wah, cheminement sinueux, stop, encore reprise, recommencer, pulsation métronomique, vitesse de la lenteur, se laisser emporter, flotter, des mouettes passent, les vagues se brisent, le ciel était gris, attente, plus, encore, plus, hypnose, confusion, cymbale éclatante, saturation, à nouveau, brouiller, s'abstraire, s'isoler dans sa bulle, l'infini qui reprend et se répète, grésiller, un peu d’énervement voire de rage, s'assourdir, pulsation métronomique ...

The Jesus & Mary Chain - Gimme hell (1989)

Finalement l'enfer c'est pas si mal, un peu bruyant, mais on s'y fait ... "So come on"

Balam Acab - Welcome (2011)

Une plongée en eaux profondes ... Mais attention à l'ivresse des profondeurs ! Euphorie, trouble de la vision (cette impression de tout voir comme au bout du tunnel), perte de la notion du temps, discours intérieur avec soi voici quelques uns des symptômes de la narcose à l'azote. Il se rapporte également l'audition de chants étranges limite surréels, la perception accrue de ses battements cardiaques. Le risque principal c'est la mort, désorienté et euphorique le plongeur qui touche le fond décide d'y rester, car  au fond, il s'y sent bien, donc rien de bien grave, la mort n'est-elle pas notre seul devenir certain à tous ... Alors "Welcome" !

Shackleton & Ernesto Tomasini - Rinse out all the contaminants (2016)

Psalmodie moderne pour liturgie contemporaine. Shackleton et ses ambiances solennelles post-apocalyptiques, lentes et profondes s'allie au fantasque chanteur italien, plutôt grave ici, Ernesto Tomasini. Il en ressort ce "Devotional songs" , rituel initiatique sonore aux teintes multiples, toujours envoutantes et immersives. Avec en guise d'introitus à cette messe pour le temps présent dégénéré "Rinse out all the contaminants" ...

Terrace Martin - Think of you (feat. Kamasi Washington & Rose Gold) (2016)

L'heure du classieux, doux, cotonneux, chatoyant et enjôleur; à deux doigts du sirupeux ou de l'insipide mais sachant garder cet équilibre précaire, funambule raffiné.

Sharon Jones & The Dap-Kings - Got a thing on my mind (2001)

Ce par quoi tout commença ... R.I.P. Sharon Jones.

Jasss - Minotauro (2016)

Tu le croyais mythique, irréel quoi, une histoire inventée, pour faire réfléchir et peur et puis ... Finalement au détour de ce labyrinthe, cette rencontre qui s'avéra fatale. Encorné, éventré gisant à terre aux pieds du Minotaure qui s’apprête au festin de chair et de sang, les tiens. Tué par un mythe ...

Kreng - Na de sex (2009)

"You belong to the devil, Satan's wife ..." Et les tourments musicaux qui vont avec, mais délicats les tourments. La bande son d'un film imaginaire; expérimentale, classique, aventureuse, inquiétante, séduisante. Étrange le sexe selon Kreng ! Et puis impossible de passer sous silence le titre de l'album: "L'autopsie phénoménale de Dieu". Riche en révélations, tout d'abord Dieu existe, mais surtout il était mortel ! Et le voici maintenant découpé sans trop d'égards, examiné sous toutes ses coutures, les tripes et le sexe à l'air, exhalant la puanteur typique du cadavre, tout ça pour ça ...

Zëro - Uprising (2014)

La révolte gronde, le soulèvement est proche, ce sera brutal et violent: "pas de pitié, pour personne, jamais."  Par contre il va falloir patienter, faire la queue, prendre son ticket, car il y a du monde qui morigène, râle, piétine, l'attente risque d'être longue pour le soulèvement. Demain ou plus tard ... peut-être ... s'il fait beau et pas trop froid ...

JStar - Unbreak my dub (2005)

Unbreak my dub ou comment rendre une mièvrerie R'n'B sans nom, bandante. Ne garder que la voix, supprimer toute la musique, puis rajouter un bon riddim dub avec beat chaloupé et basse profonde, le saupoudrer de quelques citations de classiques du genre et voilà le tour est joué ! Une question subsiste: pourquoi l'original ?

Tricky vs Gravediggaz - Psychosis (1995)

Quoi de mieux pour illustrer une journée, morne, grise, froide et pluvieuse d'automne que cette association de Tricky et des Gravediggaz. Ne manque que la thématique ad hoc: Psychosis, la psychose donc pour parfaire le tableau. Une pulsation sèche, minimale, limite douloureuse, avec en bruits de fond comme des cris plaintifs dont on ne sait dire s'ils proviennent d'humains ou de machines, une complainte ( "He's falling, slowly falling, Jesus Christ" ) tourne en boucle comme un mantra psychotique répété jusqu'à s'en faire saigner la bouche. Reste une parcellaire note d'espoir, dans cette folie sombre, une voix féminine qui fredonne, comme une bulle d'air salvatrice. Voilà la toile de fond mise en musique par Tricky et le RZA. Ce ne sont pas les flow de Tricky et de Grim Reaper qui vont rattraper les choses, ils donnent l'impression de faire un concours du plus malsain, du plus oppressant et il est difficile de les départager. A ne pas

Microlith - Train stops for free (2016)

Microlith propose une exploration des stations du métro de Berlin. Bon, à moins que le métro de Berlin soit foncièrement différent de celui de Paris il raté son exercice. Je m'explique il n'a pas réussi à retranscrire l'odeur prenante, subtil mélange d'urine, de transpiration, de vapeurs d'alcool et de cigarette froide si caractéristique du lieu; de même la promiscuité, la sur-densité de population aux heures de pointe ne se ressent pas, tout comme la lumière blafarde, les affiches criardes et vulgaires, du bruit omniprésent et strident. Musicalement il s'agit d'électro à l'ancienne, sautillante, bleepée, acidifiée, assez aérienne pour personnifier un lieu essentiellement souterrain, un métro mélancolique et un peu rêvé. Train Stops For Free by Microlith

Jean-Jacques Perrey - E.V.A. (1970)

Le RIP du jour en retard: la mort vendredi dernier de Jean-Jacques Perrey. Un des pionniers de l'utilisation du moog et de la musique électronique. E.V.A. un morceau archi-samplé, il n' y a qu'à voir la page Who sampled qui lui est dédié.

Psychic Tv - Set the control of the heart of the sun (1996)

Les allumés de Psychic Tv reprennent les Pink Floyd première époque, barrés. Le résultat ? Du psychédélique shamanique lysergique teinté de free jazz ... envoutant, mystique, limite inquiétant.

Cio D'Or - Magnetfluss (2012)

Une certaine idée de l'espace, de la distance et du crépitement. La musique du vide, de l'absence, ou comment les rendre sinon palpables du moins perceptibles. Un martellement intermittent mais régulier, des sons étouffés, assourdis, une chute lente mais certaine et irrémédiable. La contemplation, l'introspection, la fascination. Le monochrome en nuances de gris ... Magnetfluss EP by Cio D´Or

SHXCXCHCXSH - Elocution (2014)

Avec un patronyme pareil et souvent des titres de chanson à l'avenant, SHXCXCHCXSH il n'y a pas trente six mille solutions: soit le groupe et champion du monde d'élocution, soit il va leur falloir plusieurs millénaires d'orthophonie avant d'avoir une prononciation correcte. Après ce n'est pas le plus important pour un groupe musical ... Et musicalement alors ils bégayent, zozotent ou autre ? Non ils tapent dur et sourd, rudimentaire mais efficace. Enveloppant, immersif, jubilatoire extatique, acide, tout en progression, en mouvement pour une techno sans concession fortement teintée d'industriel avec des remontées d'acid.

Le Tone - Joli dragon (1998)

Frais et guilleret, jovial et débonnaire, rien de tel pour attaquer un proche mois de novembre qu'un Joli Dragon ... Entre hip-hop quasi instrumental pour glandeur confirmé et ritournelle enfantine, encore un truc pour guincher béatement dans son salon avec le chat qui, une fois de plus se fend la poire en se demandant véritablement ce qu'il fait dans cette maison de demeuré et comment il fait pour tolérer cela !

Legiac - The Vonich manuscript (2016)

Il n'y a pas dire ils sont balèzes les p'tits gars de Legiac ! La preuve, ils ont réussi à déchiffrer le manuscrit de Vonich. Le manuscrit de Vonich est un codex manuscrit qui daterait au mieux du XVème siècle et écrit dans une langue indéchiffrée à ce jour, son contenu graphique laisse quelques hypothèses (herbier, traité de médecine, d'astronomie, de pharmacologie, voire d'alchimie) et beaucoup de questions (y compris celle de la mystification. Des générations de cryptographes renommés, de linguistes émérites, de chercheurs inventifs, de branleurs géniaux s'y sont cassés les dents, abimés les yeux, meurtris les neurones en vain. Rien, peau de zob, que dalle, nada, pas l'ombre d'une solution qui tient la route. Et puis arrivent, candides, les lascars de Legiac qui décident de se plonger un peu sur le problème et qui en 5 minutes trouvent la solution: c'était une écriture musicale. Voici donc les morceaux tels qu'ils ont été conçus il y a plu

Aphex Twin - Vordhosbn (2001)

Cavalcade épileptique que ce Vordhosbn d'Aphex Twin. Une rythmique échevelée qui part dans tous les sens, un peu comme un éjaculateur précoce qui tenterait de se retenir en vain, à peine arrivé c'est déjà parti. Puis derrière cette apparente facilité d'accroche beat, il y a souvent sous-jacent chez Aphex un mélange entre mélancolie, mélodie enfantine, naïveté feinte et véritable rouerie dans la conception sonore (précise et affutée), agression auriculaire et concassage du bruit. Cette impression de flotter dans un souvenir agréable qui serait prêt à vaciller d'un instant à l'autre vers un cauchemar horrifique, une terreur primale.

Chronique de l'intranquilité, une mixtape d'Halloween

L'annuelle mixtape d'Halloween, toujours joyeuse, lumineuse et bon enfant ... Un peu comme une berceuse !

Koudlam - Benidorm dream (2014)

Alors que, bien située dans le cotes espagnoles, avec un climat clément et méditerranéen, Benidorm pourrait être une sorte de paradis; hélas c'est plutôt une sorte de furoncle, une boursouflure bruyante et putassière. Sérieusement à moins d'aimer l'urbanisation intensive, la promiscuité, la bière chaude, la musique nocturne criarde, les filles et les garçons vulgaires qu'irait-on y faire ? Éventuellement rire des futurs mélanomes des anglais nombreux, ivres morts, endormis sur les plages et rougeoyant (cuisant) à 13h en plein soleil, se moquer des vieux qui pensent promener leur chien alors que ce sont les chiens qui font faire leurs besoins à leur vieux, pouffer vers 3h du mat' quand des gars proches du coma éthylique espèrent "faire des rencontres" dans des peep show ou des sex shop et se livrer aux joies de la copulation, alors qu'ils ne sont plus en état ni de lever un verre, ni leur queue ... Comme le dit avec justesse Koudlam: "it's

Darkthrone - Tundra leech (2016)

La sangsue de la toundra ... Pourquoi pas ! La bestiole en question a toutefois l'air vorace et quelque peu menaçante, à se demander si c'est bien une sangsue ordinaire et non pas une cousine du vampire des Carpates doté d'un appétit hors norme et d'une agressivité peu commune . Après restent des considérations climatiques, la sangsue semble assez rare dans la toundra, bien qu'elle puisse survire a des conditions extrêmes (anoxie par exemple), donc une affaire à suivre ... mais de pas trop près.

Carcass - Symposium of sickness (1991)

Joyeux comme comme un tueur psychopathe s’apprêtant à dépecer sa victime, guilleret comme un huissier allant expulser une famille dans le besoin juste avant la trève hivernale, Carcass nous convie à un symposium sur la maladie (à entendre dans un sens large allant du rhume à l'aliénation mentale en passant par la peste ...). Le plus souvent le symposium est un rassemblement de vieilles barbes, qui se branlent le cerveau sur des thèmes que le commun des mortels considèrent comme chiants (ça va de la physique quantique à l'art de bien se nettoyer les oreilles). Avec Carcass, les symposiums sont, comment dire, moins ennuyeux, plus originaux et assez violent et agressifs dans le propos ... et sa mise en son. Alors en résumé, oui un symposium Carcass, c'est un vent frais et original, une manière nouvelle d'aborder la communication scientifique, après c'est selon une méthode un peu brutale pour le monde feutré et calme de la science.

Dj Shadow - Six days (remix feat Mos Def) (2002)

Explosion de beat. Dj  Shadow en maître artificier pyrotechnique. Ça explose à tous les étages, oh la belle bleue, et la rouge ... Puis quelques scratchs pour enrichir le spectacle, enfin le flow indolent mais précis de Mos Def pour parachever l'enjolivement. Et enfin, alors qu'à genoux on réclamait déjà grâce, vient l'estocade finale, le boulet terminal, l'artillerie lourde. Arrive la béatitude du beat ...

The Poets Of Rhythm - Eulogize the source (2001)

Une petite sucrerie, racée, acérée, enjouée. Deux parties: La dynamique, menée par une batterie locomotive et sa basse caoutchouteuse, pleine de ferveur vocale, de cuivres et vents débridés, d'une guitare malicieuse. La plus dégingandée à la limite du dub paresseux, ralenties, limite feignante et enrouée. Un art consommé de la rupture, de la chausse-trappe et du contrepied.

Ghost - Square hammer (2016)

Sur la foi de quelques critiques élogieuses, je me lance et acquiers le dernier Ep de Ghost ... Heu, les gars sérieux, il y a tromperie sur la marchandise ! Le nom, l'imagerie du groupe, les thématiques et tout le toutim, ça évoque le satanisme, l'obscur, le lugubre, les forces cachées, l'antéchrist; un précédant single reprenait même le visuel du Nosferatu de Murnau. Bref c'est sensé faire peur, inquiéter, déranger l'ordre établi, inspirer la crainte, provoquer le désarroi, choquer le bon goût, dégager une énergie maléfique, que sais-je encore. Pour être honnête certains points sont atteints: le désarroi est provoqué et le choc est là, après pas certain que ce soit ainsi qu'ils l’espéraient ... Le désarroi car j'ai eu l'impression d'entendre du mauvais power rock des années 80, le truc un peu rock FM avec une guitare faussement agressive, un rythme de baltringue un poil pêchu dans l'idée mais totalement mou du gland dans la réalisation, l

Dave Ball, Jon Savage - Dead neon (2016)

Dans l'absolu un néon grillé ce n'est pas ce qu'il y a de plus passionnant que ce soit à regarder ou bien à écouter. Grossière erreur que de penser cela ! Dave Ball et Jon Savage réussissent à faire de ce qui normalement n'aurait dû n'être qu'un crépitement désagréable un moment calme, onirique conviant à l'évasion et à la rêverie bucolique ... Je ne regarderai plus jamais un néon vacillant, prêt à rendre l'âme du même œil, j'y verrai l'espoir d'une symphonie improbable. PS: le reste de l'album traite de la photosynthèse, les plantes gagnent à être écoutées ...

Michel Houellebecq - Célibataires (2000)

Bertrand Burgalat compose un succédané du TEE de Kraftwerk, un morceau répétitif, monotone, tel un train cheminant. Michel Houellebecq vient y poser sa voix et sa prose, monotones elles aussi. Alors que le chiant pourrait transpirer, il n'en est rien, nous nous laissons bercer par cette alliance des monotonie, et nous voyageons avec eux "dans le calme, dans un wagon Alstom (...) et nous rêvons du vide." La poésie de l'absence, du quotidien, du progrès, du paysage qui passe, des banlieues industrieuses, urbanisées et grises, du désir moribond. La naissance du Kraftbecq, monstre déshumanisé qui narre l'inessentiel du quotidien.

Planetary Assault System - Message from the drone sector (2016)

Puis soudain survint ce rythme monolithique, accompagné de sa mélodie minimaliste, dévastateur, envoutant, inquiétant et impassible. Et à un moment tout cesse, trop brutalement ... Arc Angel by Planetary Assault Systems

François X - Persistence hunting (2016)

Qui est François X ? Un président de la République qui prépare sa reconversion, un français lambda qui veut garder son anonymat, le neveu ou le cousin de Scan X , un ancien Béru qui tente un improbable come back dans la musique électronique, un futur roi de France qui aurait un peu oublié qu'après Ier il y a II, un prochain pape en avance ? Le mystère demeure, mais il semble plus pertinent de le rattacher à Scan X au niveau filiation musicale. Techno "à l'ancienne", basique dans le rythme, avec peu de fioritures pour les motifs mélodiques, mais une évolution constante et surtout cette alliance et cet équilibre subtil entre hypnotisme et inquiétude sourde. Et puis ça y est une révélation c'est l'adrénaline relâchée lors d'une chasse, la folie frénétique qui provoque un aveuglement des sens, tout était dit dès le titre. Reste une question et non des moindres: est-on le chasseur ou la proie ...   Unicorn Paranoia by Francois X

Vampillia Meets Lustmord - Deep currents/Deep dub (2016)

Un combo de Japonais  barrés, Vampillia, tendance expérimental, ambient, métal rencontre "l'inventeur" du Dark Ambient , Lustmord. Que faut-il en attendre ? 30 minutes variées, avec ambient aux textures denses, incantations maléfiques, respirations lentes, cordes anxiogènes, explosion doom/drone de guitare, lyrisme d'opéra, tension; dans un second temps un dub mutant liquide, chargé en riffs de guitare, se répandant insidieusement et contaminant ce qu'il croise de sa rage froide et tendue, contre balancé par un piano presque apaisant. "I breathe in darkness, I breathe in the lonelyness, I breathe in the fear ... Breathe in, breathe out ..." Vampillia meets Lustmord by Vampillia