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Articles

Affichage des articles du septembre, 2016

Mark Clement - Belin (last station) (1996)

Une évocation tangente entre trance et house, frétillante, mais également teintée de nostalgie. Une hésitation, une invitation à rester ébahi, extatique et contemplatif, perdu, dans la frénésie urbaine du métro berlinois ...

Plastikman - Pakard (1998/2012)

Nappes ambient, montée d'acid, beat quasi hip-hop, sur le papier ça semble un poil tarabiscoté et l'assemblage peut paraitre trop hétéroclite et l'indigestion poindre. Néanmoins le morceau passe tout seul, comme une rêverie lysergique prolongée (même si un emballement acid eut été apprécié).

Nurse With Wound - Musique Pour Faits Divers: A Piece Of The Sky Is Missing (2016)

La bande son d'un livre ... Les éditions Lenka Lente rééditent, entre autres,des petits livres d'auteurs méconnus ou oubliés et parfois ils demandent à quelques musiciens d'en faire la bande son en quelque sorte. Ici l'auteur est Charles-Louis Philippe, qui narre quelques "Faits divers" engagés. "Nous ne travaillerons pas, les riches ne travaillent. Nous voulons des femmes, et nous voulons manger, et nous voulons boire et rire. Et pourquoi passe-t-il des carrosses dans les rue ? Les riches n'ont rien fait pour être riches, c'est pourquoinous sommes pardonnés quand nous volons les riches. Et quant à ceux que le travail enrichit, si nous travaillions, notre travail ne saurait nous enrichir. Car le pauvre meurt pauvre." La musique: fluide, aérienne, dépouillée mais aussi hantée, parcourue de dissonances, d'inquiétudes, de nuances subtiles, Nurse With Wound quoi !

Ellen Allien - Wish (2003)

Hachures de beat, découpe de voix, morcellement de mélodie, fracassement de notes de guitare, concassage, broiement de tout ce qui traine mais en réussissant toutefois à préserver l'émotion et la sensibilité ... A noter l'étrangeté de mettre sur un même plan les guerres et les voitures ! Un bémol les nappes de synthé pseudo kraftwerkiennes mais véritablement un rien pompeuses et qui n'apportent rien au morceau.

Mulatu Astatke - Mètché dershé (1969/1998)

Le charme languide, lancinant, feutré, trouble,  mystérieux et fascinant des pièces instrumentales de Mulatu Astatke.

Chocolat - Les pyramides (2016)

"Imagine early Roxy Music doing a modal jazz exercise on crack."  Voilà qui résume assez bien la musique des Québécois de Chocolat à cela il faut ajouter la pochette du disque à venir, bien allumée également: une sorte de sosie d'Elvis arrive d'un espace interdimensionnel, en faisant un salut métallique, accompagné d'une hache sanglante, des chats sont là, un canapé, un pneu, un lampadaire, un téléviseur et leur précédant album coulent de même qu'une plante verte, les colonnes d'une château sont présente, des voitures volent, un prototype de hard rockeur 80's attend l'Elvis de contrebande enfin il y a des pyramides ... Rencontrer Looloo by Chocolat

Felix - Don't you want me ? (1992)

Répétitif et addictif, de serpent de tête, un morceau qui hante son auditeur, alors qu'il est d'une simplicité désarmante. Redoutable !

Sporto Kantes - Lee (2004)

Un zeste de d'écailles de serpent , quelques poils de castor voici la base de la potion du Lee des Sporto Kantes. Des cuivres rutilants, une guitare excitée, une batterie carrée, une basse nerveuse complètent la recette. Ne manque qu'un peu de piment pour la rendre addictive, ce sera cette voix féminine autoritaire à talons aiguille ... Et puis il y a ce clip où une tortue volante propulsée par des réacteurs combat un ornithorynque requin mutant, lui crame la gueule avec un jet de flammes jaillissant de sa gueule avant de l'achever par une prise de catch puis de s'en  aller faire de la barre fixe sous l’œil médusé d'enfants !

Jardin - Ghost dance (2016)

Déjà auteur d'un "troublant, profond et poétique" Mon amour n'a pas de sexe aux paroles alliant mélancolie, sensibilité et introspection ( "et tu ne veux pas me sucer la bite ... et tu refuses qu'on se marie qu'on adopte un cassos qui n'aura personne pour l'aimer" ) , Jardin rempile par plusieurs fois sur cet album, avec entre autre cette Ghost dance . Ghost dance comme le film de Ken McMulle n avec interview de Derrida , en fantomatique et philosophique réflexion, apparition sur fond d'illbient Dj Spookyen; puis arrive la seconde partie rythmée et basique, contraste fulgurant avec ce qui précédait, sorte de réminiscence instrumentale teintée d'un fond de tristesse du Show me love de Robin S. Évanescent et spectral en quelque sorte ! Post-Capitalist Desires by Jardin

Mehmet Aslan - Mechanical turk (2015)

Le turc mécanique, voilà qui incite au voyage, la promesse d'un périple aérien sur un tapis volant piloté par un automate joueur d'échec. Initialement créé par Karpov Not Kasparov , un peu logique pour un "mechanical turk", Mehmet Aslan amène le morceau dans une autre dimension, subtil mélange d'onirisme mélodique enjôleur et rigueur rythmique discrète. En route ! H+P014: Mehmet Aslan - Mechanical Turk EP by Mehmet Aslan

Monoton - Soundsequence (1982/2009)

Épopée en terre inconnue. La progression, lente et semée d'embuches dans une contrée inhospitalière, désertique, froide, aride. Mais l'explorateur s'accroche, persiste, s'obstine, recherche le caché, le rare. Sa persévérance l'amènera à découvrir les trésors enfouis et la sérénité ... Monotonprodukt 07 27y++ by MONOTON

El’Blaszczyk Rock Band Himself - Quand tu me caresses (2016)

Le doute m'habite à l'écoute de ce titre: trait de génie musical ou escroquerie sans nom ? Des arrangements musicaux indigents et minimaux, des paroles où l'absurde dispute la vedette à l'inepte, des voix improbables (quel accent anglais confinant au génie), production plus proche du bricolage dominical que de la haute fidélité, le bougre glisse même un solo de guitare qu'un manchot réaliserait les yeux fermés tant il y a au mieux 10 notes différentes. Et pourtant ça a comme un goût de hit de la 4ème dimension, on en redemande, caresses sur toutes les parties du corps (glotte, poumons, artères, langue ...). THE QUIRKY LOST TAPES 1993-1995 by EL BLASZCZYK - ROCK BAND HIMSELF

Ol' Dirty Bastard - Raw hide (clean version) (1995)

La production minimale et aride, mais d'une efficacité rare, du RZA, le flow halluciné et totalement déglingué de l'imprévisible Ol' Dirty, celui précis et posé de Raekwon, celui alangui et brumeux de Method Man. Rien que cela ça pose un morceau. Mais le meilleur reste à venir: la pudibonderie, la censure de la "clean version", qui font que les "fuck", "suck", "niggas", "heroin" se retrouvent effacés, mais là où un infâme bip aurait pourri considérablement le titre, nos gais lurons optent pour des poétiques et un brin surréalistes bruitages aussi variés que des cris d'animaux (aigle, cheval ...), des coups de fouet et autres joyeusetés. Les propos initiaux restant majoritairement compréhensibles même pour un non anglophone. Un joli pied de nez !

Tres Demented - Demented (or just crazy) (2003)

Avec un peu de "sympathie pour le diable" , un producteur (Carl Craig) bien barré et un copain qui maitrise l'edit (Laurent Garnier) on peut créer une tournerie tentaculaire. Une sorte de cérémonie occulte dédiée à des divinités obscures et très certainement malfaisante, gorgée de percussions de cris et autres incantations habitées. Vraisemblablement sous l'empire de substances psychotropes les danseurs, inépuisables, s'emballent et s'excitent en même temps que le rythme, la sueur coule; aux tambours primitifs s'ajoutent des rythmes modernes, synthétiques et furieux. Paroxysme de la frénésie ... point culminant de la cérémonie, heure du sacrifice ... bonne nuit !

Plastikman - Consume (1998)

Combustion froide et lente. Plastikman se lance dans la chimie, il invente de nouveaux liquides inflammables qui brûlent en produisant une chaleur froide et dont la combustion semble se prolonger sans altérer la substance initiale ... En brûlant ce liquide émet une musique envoutante, sensuelle et glaciale, fascinante et troublante, psychotrope presque. On ouït ses subtiles métamorphoses et se délecte de ses flammèches sonores.

ERP - Ancient lights (2016)

Les lumières du passé, souvenirs lointains et révolus mais actuels en même temps, captées par le télescope Hubble et mis en son par ERP. L'ombre tutélaire du parrain électro, Gerald Donald (Drexciya, Der Zyklus, Arpanet, Dopplereffekt ...), plane forcement dans cette alliance de sècheresse répétitive du beat, d'onirisme (onanisme ?) planant de la mélodie ... Mais loin du plagiat ERP invente son chemin tout en restant fidèle à l'esprit du genre. Ancient Lights ( Hubble Telescope Series Vol. 2 ) by ERP

Danton Eeprom - Feminine man (feat Chloé) (2009)

Il est l'heure de l’ambiguë et du trouble avec Danton Eeprom et Chloé et leur homme féminin ... tout en soupirs et électronique moite et insidieuse. Que faut-il faire avec leur musique ? Danser. Peut-être, mais il y a surement mieux à imaginer ...