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Articles

Affichage des articles du mai, 2018

Igorrr & Ruby My Dear - Barbecue (2014)

Les barbecues du père Igorrr et de son comparse Ruby My Dear sont du genre grand huit géant. Ce n'est pas le genre de barbecue où tu prends tes chipos et tes merguez et que tu mets à griller tranquillement. Trop commun et sans panache ! Non les deux lascars ont une technique bien plus élaborée: ils susurrent des mélodies élégantes aux travers de porc, ils content de douces histoires aux côtes de bœuf, ils agitent frénétiquement leurs petits bras musclés pour réchauffer et faire rougeoyer le charbon, ils convoquent les flonflons des accordéons quand il s'agit de boire un coup et enfin quand tout est prêt qu'il n'y a plus qu'à poser délicatement la viande sur la grille, ils laissent tout tomber, sortent un lance-flammes et crament la barbaque d'un coup. Un contrepoint brutal mais efficace au raffinement précédent ...

Aphex Twin - Blue Calx (1994)

Écouter Blue Calx d'Aphex Twin c'est un peu comme regarder un magnifique paysage la nuit sous un ciel étoilé, perdu dans un coin paumé loin de tout: on ne voit pas grand chose, il ne se passe presque rien mais le spectacle est magnifique. Du coup l'esprit vagabonde, divague, se perd bercé par une caresse sonore ...

Throbbing Gristle - United (1978)

Mai 1978, les Throbbing Gristle, pleins d'ambition, sortent ce single United (avec en face B le pétillant Zyklon B zombie), une chanson d'amour, une belle romance légèrement douce-amère où il est question d'amour fusionnel éternel, d'union que rien ne peut rompre. Leur but inavoué conquérir les charts Britanniques, voire mondiaux avec cette bluette, potentiel hit de l'été à venir. Autant le dire tout de suite ils n'y sont pas véritablement parvenus. La faute peut-être à une mélodie à peine trop monotone, mais aussi à une rythmique pas véritablement dynamique et aussi à un certain manque d'entrain et d'enthousiasme dans le chant ...

Dictaphone - Peaks (2004)

Bienvenue dans le royaume nocturne du feutré délicat. C'est une voiture qui circule à vive allure sur une route de montagne, enveloppée de nuit, après que la pluie soit tombée sur le bitume, qui durant toute la journée a emmagasiné la chaleur lourde d'un soleil du mois d'août, provoquant des volutes de brume, des nappes de brouillard. Alors que le conducteur devrait être un peu angoissé à l'idée de conduire en y voyant si mal, si proche d'un précipice abrupt, il est serein, insouciant, inconscient même du danger voisin. Il pilote avec désinvolture sa voiture, ayant l'impression de flotter, il avance avec élégance, véloce, téméraire et rassuré, mais un peu à l'aveuglette ...

Funkadelic - You scared the lovin' outta me (1976)

Où il est question de funk lancinant et torride, bien barré, voire allumé, mais aussi de nombril et de fruit. Bon selon que le fruit soit une fraise ou une pastèque l'effet ne sera pas le même ... La crème chantilly ne saurait attendre ...

Badawi - Enter the heretic (1999)

L'impression de découvrir la musique de cultes païens oubliés, les cérémonies des dieux perdus.   L'hérésie de quelques déviants de la doxa, de quelques aventureux ... Sombre, mystérieuse et  mystique, convertissant souterrainement les masses par sa répétition hypnotique. Nimbée d'une aura trouble, fascinant par son secret et les fantasmes qu'elle charrie. Succombons à son charme trouble et acceptons ses révélations ... 

Jonathan Fitoussi / Clemens Hourrière - Labyrinths (2018)

Pour quiconque aime un peu la solitude et la tranquillité les labyrinthes sont d'idéaux lieux de villégiature ... Jonathan Fitoussi / Clemens Hourrière - Espaces Timbrés - [VERLP35] by Jonathan Fitoussi / Clemens Hourrière

Grems - Zombi (2013)

Du hip-hop angoissant, lent, poisseux sur fond de rupture amoureuse et de descente aux enfers en résultant, le tout dopé aux antidépresseurs, aux anxiolytiques et au chichon. Lobotomie, pour le shlag qui très vite se retrouve au rang d'épave de rue à errer sans but, amorphe, désorienté de la vie ... C'est le second morceau sur soundcloud

Hebrewuzigod & Reindeer667 - 667daysofRedawnstatic (2006?/2017)

Un condensé de colère froide, de rage méprisante, de violence crachée, éructée d'une voix nasillarde sur fond de hip-hop famélique n'ayant que le beat sur la peau. En même temps avec les restes calcinés de la tour Grenfell pouvait-il en être autrement ? 667daysofREDDAWNradioSTATiC by 667thHEBREWUZiGOD & REiNDEER667

Big Cheese All Stars - I've got mine (1995)

Un peu de sirupeux presque douçâtre mais qui évite sur le fil le mauvais goût, de l'acid jazz vintage, rien de tel pour aborder finalement avec classe l'heure tant attendue du cocktail time !

WomenSaid - Majick ! (2018)

"Majick is everywhere !" Ça commence comme un voyage spirituel, une incantation pour une cérémonie de sorcellerie occulte puis ça continue en funk bancal, synthétique et vicié avant que le sortilège ne prenne fin laissant place au vide. Majick! by WomenSaid

Rodrigo Gallardo - Kalimera (2016)

Un moment de grâce, une relecture inspirée, qui fait se sentir bien, débarrassé des tracasseries bêtes du quotidien. Alors autant flotter parmi la nuages ...

Blackstrobe - Me and Madonna (2002)

Avant de faire de la musique de danse sombre et racée, les Blackstrobe avaient une toute autre activité. Gérard Blackstrobe, l'ainé des 2 frères, était poule pondeuse dans boulangerie du centre de Tourcoing, une véritable attraction locale qui drainait de nombreux spectateurs surtout durant le week-end. Son frère Nestor Blackstrobe était rouleur de papier toilette dans une usine secrète cachée sur l'île de Ré (pour ceux qui ne savent pas en quoi consiste le métier de rouleur de papier toilette voici une petite explication: les rouleurs de papier toilette ont une petit tube en carton dont ils enduisent un bout de colle, ils collent dessus le bout d'une longue feuille d'ouate de cellulose dont régulièrement il percent la largeur de trous afin d'en faciliter le détachement, ce métier tend à tomber en désuétude). Durant leurs vacances ils perpétuent une tradition initiée dans leur enfance; ils composent de la musique (on leur doit entre autres Paperback writer des B

The Body - Can carry no weight (2018)

Dans la série kikerev'la je demande The Body. Des The Body on retiendra la malchance légendaire de leur chanteur, ce type cumule les mauvaises habitudes; la première il porte de jeans slims, la seconde il ne met pas de caleçon. Aussi, souvent, quand il remonte sa braguette un drame survient, de la peau de coince dans la fermeture éclair d'où son chant spécifique mélange subtil de douleur, de haine le tout en très aigu. Venons-en à "Can carry no weight" , c'est une terre de contraste un rythme presque techno l'inaugure avec en contrepoint des chœurs éthérés intemporels qui semblent provenir tout droit de chez Dead Can Dance , arrive ensuite la voix caractéristique du chanteur guignard puis la guitare abrasive et bruitiste et enfin cette voix grave, profonde au spectre large et quasi liturgique, le morceau se termine, dans le calme,par quelques traces de cordes. Un choc des opposés dont sort un moment hors du temps ... I Have Fought Against It, But I Ca

Flying Lotus - MmmHmm (2010)

Flying Lotus doit être fait de la matière dont sont constitués les nuages, d'apparence cotonneuse et moelleuse, sans réelle consistance mais pourtant bien réels et invitant à la contemplation béate et à la léthargie improductive. Assisté par Thundercat à la basse, c'est un voyage free jazz électronico-psychédélique auquel il nous convie, avec des rythmes qui partent dans tous les sens, des mélodies semblant flotter hors du temps, une basse molle comme une montre de Dali et un chant de Sirène mâle sous valium et hélium. Un nuage ...

Air - Le soleil est près de moi (1997)

La fin d'une après-midi brulante et étouffante lorsque le soleil décline enfin mais qu'il ébloui toujours, rendant la vision incertaine, un peu floue, ne permettant de ne distinguer que de vagues silhouettes, des ombres mouvantes. Accablé par la chaleur, il est l'heure de laisser couler le temps et de s'adonner à l'indolence, d'écouter le parfum de farniente qui se dégage le la musique d'Air, d'apprécier l'écrin de douceur qu'ils offrent. Et de goûter aux joies de la proximité solaire ...

Petrona Martinez - La vida vale la pena (Uproot Andy remix) (2008)

Un peu de cumbia déjantée pour débuter le week-end ! Tournée générale de strawberry frozen margaritas ...

Os Tincoãs - Deixa A Gira Girar (1973)

De quoi embellir sa nuit, en se lovant dans l'harmonie et la douceur. Le luxe abordable ...

Dr Octagon - Octagon octagon/Polka dots (2018)

Le toubib, gynécologue extra-terrestre (!), le plus barré de la galaxie est de retour ! Et il ne s'est heureusement pas assagit, toujours cette même verve, subtil mélange d'egotrip exacerbé, de tchatche libidineuse, de désinvolture feinte, de flow surréaliste divagant et de précision chirurgicale dans le choix des mots. Un monde octagon-octagonisé et des pois hallucinés partout ... A ses cotés ses anciens assistants: Dan The Automator à la prod et Q-Bert aux scratchs épileptiques, du lourd ! Bref les consultations ne vont pas être tristes, l'animal étant toujours prompt à sortir son thermomètre pour une prise de température rectale ou buccale ... Moosebumps: an exploration into modern day horripilation by Dr. Octagon

Doctor L - Don't cry (1998)

Ne pleure pas, pourquoi une telle exhortation ? Une hésitation entre, hip-hop instrumental limbique, relents de blues marécageux et berceuse pour enfant difficile et pas sage ...

Doppelgangaz - Slay bellz (2018)

Qui revoilà ? Les p'tits gars de Doppelgangaz. Noël avant l'heure, avec un arrière fond d'horreur. Lourd, sombre, poisseux et dense à croire qu'ils ont oublié que c'était le printemps, ou qu'ils s'en foutent royalement ... Mortelles les cloches !

Boards Of Canada - Reach for the dead (2013)

Quelque chose de fatal à dû se produire, quelque chose qui expliquerait l'innombrable présence des tous ces morts autours de moi. Suis-je le seul concerné ou sommes nous une multitude simultanée ? Ou bien pour être autant sont-ils tous là, depuis le début des temps ? Une seule certitude: c'est un voyage sans retour, car généralement atteindre les morts c'est être soi-même mort. Bon une légère déception, je m'attendais à flotter, débarrassé de cette enveloppe charnelle qui fut mienne durant mon avant, il n'en est rien je ne suis pas une âme impalpable, non, juste un corps pourrissant. Je suppose que je n'ai pas le choix, que les réclamations sont vaines, les recours nuls, il va falloir s'y faire. Une seule consolation, la musique est agréable, c'est même surprenant qu'il y en ait, au moins une chose positive ...

Le Mystère - Opus 303 (1990/2017)

Feutré, impénétrable et anonyme, il se tapit dans l'ombre, faussement posé alors qu'en fait toujours à l'affût et prêt à bondir sur quiconque passe à sa portée. Le mystère ! Le Mystérieux EP by Ro Maron

United Future Organisation - Nemurenai (Insomnie) (1992)

Une reprise improbable de Boby Lapointe ! De l'original, ni très musical, ni très bien chanté, les United Future Organisation ne gardent que les paroles, en rajoutent d'autres et revoient de fond en comble l'ornementation musicale. Au programme une mélodie acid jazz enjôleuse, une rythmique souple et un phrasé/parlé, avec une vague velléité de rap. Sinon la thématique, un amour impossible qui vire à l'insomnie ...

FloFilz - Nuvem (ft. Olivia Wendlandt of Relaén) (2016)

Du hip-hop jazzy pour aborder avec indolence et classe la soirée. FloFilz propose une déambulation dans Lisbonne, c'est son Cenário. Au cours de sa découverte urbaine, il s'arrête, lève le regard et se perd dans la contemplation des nuages. Ceux-ci sont un peu forcement azimutés et content une histoire de nuage pamplemousse, de fumée aux yeux crémeux, d'emplissage d'espace et de mutation colorée du gris vers le rose. Bref tout va bien ...

Tipsy - Bunny kick (your mother's mix) (1999)

Une invitation au voyage, version easy listening (mais de qualité) avec voix féminines mutines et enjôleuses ( "oh yeah !, venga, baby, we are flying, we are swimming " ...), guitares exotiques relaxées (un peu de bossa, un coup de guitare hawaïenne, un tour par les îles caraïbes ...), quelques percussions lascives et  détendues du gland, l'ombre d'une flute et d'un orgue qui égrènent poussivement quelques notes. Tout est prétexte à ne rien faire, à laisser s'écouler le temps et profiter avec nonchalance de sa journée internationale des travailleurs , il sera toujours temps ensuite d'écouter une petite Internationale ...