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Articles

Affichage des articles du février, 2015

Umberto - Boston, 1942 (2012)

C'est l'histoire d'un gars qui se promène tranquillement sur un chemin dans une forêt alors que tombe une abondante neige. Théoriquement c'est le genre d'ambiance qui prête à la rêverie, à la contemplation, au calme, le silence n'étant perturbé que par le crissement de la neige sous les pas du promeneur et par le bruit de la neige qui tombe. Sauf que tout n'a pas l'air de vouloir se passer ainsi. En effet, une menace diffuse, une présence menaçante invisible rôde laissant craindre à chaque instant une issue si ce n'est fatale, au moins délétère ...

Neige Morte - Fausses victimes, vrais bourreaux (2010)

Que cache le concept de Neige Morte ? Est-elle fondue et donc liquide est-elle gazeuse et quelle que soit sa forme pour être morte il faudrait pour mourir qu'elle ait été vivante, ce qui est loin d'être prouvé. Mais bon, admettons que la neige puisse mourir, que cela change-t-il qu'elle soit morte ?  Rien.  Sinon musicalement c'est enjoué, primesautier presque, mais comment du black metal mâtiné de doom et de hardcore ne le serait pas. Neige Morte by Neige Morte

Swayzak - I dance alone (2002)

Parce que parfois il est préférable de danser seul au moins tu peux te dodeliner de manière ridicule, personne ne viendra te le faire remarquer (en même temps je m'en fiche car d'une part je danse de manière gracieuse et stylée d'autre part je me fiche du regard malveillant ...).

Nuyorican Soul - Nautilus (Mawtilus) (1997)

Quand un classique de Bob James est revu et corrigé par la crème des producteurs de house des années 90, à savoir les Master At Work, accompagnés par des musiciens qui ont oublié d'être manchots que cela donne-t-il ? Un son plus travaillé, encore plus sous marin, plus enveloppant, protecteur presque, cela grâce à l'action coordonnée de la basse, du rhodes et de la frappe tout en subtilité du batteur qui laisse respirer son jeu; mais ce morceau développe également une part de mystère inhérente aux fonds sous-marins sombres et inquiétants parfois, ce sont les cordes qui l'évoque. Au final une plongée dans un monde qui peut sembler hostile et menaçant car inconnu mais sans aucune crainte car protégé par le vaillant Nautilus.

The Body w/ The Haxan Cloak - To carry the seeds of death within me (2014)

L'alliance des abrasifs et agressifs The Body et du souterrain et drone The Haxan Cloak, leurs points communs la noirceur et le bruit. Les premiers préfèrent la brutalité d'un son massif, tendance Sunn O))), le second lui exerce dans l'ambiance pesante et fétide, tendance pas d'espoir. Forcement leur rencontre est digne des meilleurs moments de "Mary à tout prix" , burlesque et enjouée.

Ital Tek - Mega city industry (2014)

Un début qui reprend les codes du dubstep: un accord de guitare reggae, une vibration basse presque wobble, de l'espace dans les sons et puis finalement rien ne se passe comme prévu, tout se dérègle: des relents industriels ressortent, froids et impersonnels, sorte de respiration chaotique et mécanique, très vite adoucis par des nappes synthétiques chaudes, puis cet accord de guitare initial qui reparait. Alors c'est un changement de lieu qui s'opère, voilà une jungle mystérieuse et suffocante, mais très vite la moiteur ambiante s'assèche et l'atmosphère se refroidit annonçant  le retour du martèlement implacable de la machine. Soudain il cesse faisant place à de la quasi quiétude.

Dale Cooper Quartet & The Dictaphones - Quatorze pièces de menace (2013)

Dale Cooper et son dictaphone, la référence à l'agent du FBI dans Twin Peaks , de David Linch , laisse percevoir que l'obscur, le mystérieux, le menaçant, l'intriguant, le difforme et même peut-être le rêveur seront au rendez-vous. Quatorze pièces de menaces promettent-ils, première chausse-trappe, l'album ne compte que 11 morceaux, où sont passés les 3 morceaux manquants ? Mystère ! De menaces ensuite, qui est menacé, pourquoi et quelle est cette menace, à nouveau le mystère plane. Il va s'épaissir à la lecture des titres des morceaux, qui semblent être écrits dans un français étrange, pas véritablement ancien, ni correctement écrit et au sens obscur voire abscons. Pourquoi ? Ils ne faut pas chercher une maitrise hasardeuse de la langue de Jean-Claude Bourret comme pourraient le faire des américains farceurs et utilisateur d'un traducteur automatique au résultat improbable, non le Dale Cooper Quartet est breton, alors s'agit-il d'une volonté délib

Tranquility Bass - Let the freak flag fly (1997)

C'est l'histoire d'une comète. Précédée par quelques singles. Un album cintré, partouze auditive tant le spectre qu'il aborde est vaste. Let the freak flag fly , en voyant la pochette de l'album, un patchwork/collage/mix/découpage représentant le drapeau américain presque pas besoin d'écouter la musique tant il est évident que cela va être un trip très spécial. C'est un peu comme si de vieux beatnicks cramés aux acides et bloqué dans le rock psychédélique des 70's rencontraient les exubérants et tout aussi allumés Funkadelic et décidaient de faire un morceau de trip-hop, le résultat ne pourrait être qu'un ratage au niveau du trip-hop mais un chef-d’œuvre déglingué au niveau musical, grandiloquent sans être pompeux, aventureux, luxuriant, imprévisible et cintré.

Jori Hulkkonen - Whispers (2000)

Alors que son nom laisse penser qu'il est à la fois un monstre vert, un catcheur et une étoile de ninja et que donc il va envoyer du lourd, Jori Hulkkonen se contente de soupirs. Pas des soupirs de mollasson exaspéré parce qu'il vient de se faire souffler la dernière baguette chez le boulanger, non des soupirs languides qui veulent dire encore, continue, des soupirs qui trahissent une insoutenable tension qui ne peut se terminer que par une exultation libératoire    d'endorphines ...

The KLF - Last train to trancentral (Live from the lost continent) (1991)

De la frénésie à l'ancienne, bordélique incontrôlée. Des bruits de foule en délire, des incantations diverses et variées plus ou moins ésotériques, un rythme de train lancé à pleine vitesse, des claviers gorgés d'énergie ou d'arpèges aériens, du vocoder, de chœurs emphatiques, une guitare un peu perdue, le tout arrivant n'importe quand sans véritable logique, un véritable bordel inorganisé, une mise en pratique de la théorie du chaos. Le pire c'est que ça fonctionne terriblement bien, c'est même bigrement entrainant !

Onsulade - Dionne (2013)

Dionne Warwick et son "Walk the way you talk" revu et corrigé version deep house par Onsulade. Pas de mauvaise surprise ici, pas l'ombre d'un résidu tiédasse de deep house frelatée pour amateurs bandes mous de compilations lounges et autres escroqueries attrapes gogos qui trop souvent pullulent sur les étals des rare disquaires. Onsulade opère en chirurgien méticuleux, amoureux presque, il préserve la substantifique moelle soul de l'original, le cisèle délicatement, renforce délicatement le rythme et parsème quelques percussions pour conférer à sa création une respiration hypnotique, créant un écrin pour la voix de Dionne.

U Mulateru - Entrelacs suaves de musiques romantiques (2015)

Ça y est je me ramollis, je sombre dans le sentimentalisme fleur bleue, bientôt j'vais poster des vidéos de chats trop mignonnets, en attendant cette déchéance j'ai concocté une mixtape spéciale "Saint Valentin". Une heure de musiques sensuelles, romantiques et douces, histoire de fournir un terrain auditif propice aux rapprochements ... Bon air du temps oblige, la confection de ce joyaux de musicalité a été délocalisée afin de réduire les coûts de main d’œuvre, j'ai fait appel à un dj lépreux pour le mixage (c'est fou comme ces gens-là sont peu onéreux)et un gars un peu dur de la feuille pour la sélection des titres, bon normalement ils ont compris mes désidératas: de l'harmonieux, du suave, du sensuel et du romantique. Le problème est que nous ne parlions pas la même langue, j'ai essayé la langue des signes mais j'ai pas tout compris ce que me disais le lépreux, sa manière de signer n'étais pas toujours intelligible pour le demi-sourd je

The Dead 60"s - We get low (2005)

Un concentré d'années 80, pas de panique ce n'est pas un concentré du top 50, c'est plutôt en quelque sorte la quintessence du post-punk, du ska/dub, un mélange entre les  Clash, Madness, les Selecters et Gang Of Four; pas d'entourloupe. Une bande de jeunes blancs becs festifs s'amuse avec gravité.

Renaud Papillon Paravel - Le chanteur bien cuit (2004)

L'abnégation voici ce qui caractérise Renaud Papillon Paravel. C'est vrai ce type vient de trouver le refrain de la mort qui tue lors du "pipi du matin", la chanson moisie par excellence aux vers nazes, sans âme, lisses et sans idées, le truc qui lui permettra de rivaliser avec les plus glands, bref le futur hit que fait-il ? Plutôt que de se voir en haut de l'affiche, jalousé par ses pairs, envié par les cadors, courtisé par la lie le gratin de la chanson française, mal remis d'une gueule de bois carabinée, le jugement encore embrumé par les vapeurs d'alcool notre joyeux luron se rend compte qu'il divague et qu'il n'est que le costumier de nos stars inoubliables. Malheureusement, encore ivre, alors qu'il repasse le costume de scène d'une de nos plus grandes vedettes, un légitime et irrépressible besoin d'exonération le prend et l'éloigne trop longtemps de son fer posé sur l'habit d'apparat; l'irréparable est

E40 - U and dat (feat Kandi Girl and T Pain) (2006)

Certains rappeur doivent avoir un problème de bégaiement à moins que ce ne soit un souci de vocabulaire, ou qu'ils ne veuillent faire du remplissage à moindre frais, voire que ce soit un peu de tout cela. Passons sur le minimalisme musical, un rythme simpliste et 3 notes anémiques de synthé, sur les paroles qui n'ont pour but qu'une production supplémentaire d'endorphine, mais en galante compagnie, afin de poursuivre une défonce déjà bien entamée au sizzurp et/ou au 3,4-méthylène-dioxy-méthylamphétamine également très prisé. Une manière un peu chimique de se reposer les neurones qui n'auraient pas encore cramé auparavant. J'écrivais donc, avant d'être interrompu par une digression dont je suis l'auteur, passons sur le minimalisme musical et sur la pauvreté thématique trop attendue mais restons intransigeants sur ces insupportables répétitions de mots ou de phrases qui n'apportent qu'une lourdeur pataude à quelque chose qui manquait déjà de

L'Orange feat Kool Keith - Sometimes I feel (2015)

La prod classieuse de L'Orange, légèrement angoissée et anxiogène, à base de cordes feutrées plaintives, de samples vocaux antédiluviens malmenés et de beats qui claquent mais sans excès, à laquelle répond le flow halluciné, un brin paranoïaque et contenu de Kool Keith.

Liquid Liquid - Optimo (1983/1997)

Des blancs becs new-yorkais se prennent pour des cadors de la batucada; ils tapent un peu n'importe comment sur tout ce qui leur tombe sous la main, mettent une grosse basse et déclament des paroles et s'imaginent parader dans les rues de Rio pour le carnaval avec fanfreluches et déguisements exotiques et plumes placées aux bons soins de votre imagination. Forcement s'ils voulaient rivaliser avec les brésiliens maitres de cette technique percussive ils se couvriraient de ridicule, mais comme ils s'en foutent et veulent juste se faire plaisir et se croient brésiliens le résultat est frais et entrainant. Bon je vous laisse, il faut que j'aille me déguiser pour ma parade de carnaval dans mon salon maintenant que j'ai ma bande son.

Kreng - The summoner (2015)

"Dans ces temps difficiles où le mal rôde et frappe dans le monde" qui aurait cru que Giscard saurait définir aussi bien la musique de Kreng. Son nouvel album (je parle de Kreng) est une menace sourde, sombre, rampante, tapie et diffuse qui parfois laisse éclater sa furie destructrice. Le reste de l'album est plus "calme", mais "le mal rôde" toujours.

Black Devil Disco Club - Timing, forget the timing (1978/rééd2004)

Un disque inconnu qui réapparait miraculeusement après une absence de 26 ans sur le label d'Aphex Twin, il n'en fallu pas plus pour que les "conspirationnistes" échevelés ne bâtissent des théories  plus folles les une que les autres: à qui c'est Aphex Twin himself qui est derrière ce projet, à qui d'autre Bernard Fevre, la tête pensante du projet, a été kidnappé par la CIA des extra-terrestres du KGB et maintenu en détention avec Jim Morrisson et Elvis, à qui encore Georges Marchais et Giscard seraient les auteurs de ce disque, sans oublier ceux qui croient dur comme fer que c'est le disque satanique perdu des Village People ... La vérité est toute autre à la fois plus mystérieuse et plus simple et je peux aujourd'hui sans craindre quoique ce soit vous la révéler; en fait il s'agit de...non ! .... arg ! ......

The Horrorist - Wet & shiny (2001)

Au départ il y a 2 personnes qui se baladent au soleil, devinent paisiblement les formes des nuages, parlent de tout et de rien, jusqu'à la nuit tombée. Au point où on en est on s'attend à ce qu'ils sortent un mode et travaux et devisent point de croix ou s'échangent des trucs contre les tâches rebelles, pas chiant mais presque. Enfin c'est mal connaitre le sieur Oliver Chesler, avec lui il faut s'attendre à un dérapage à un moment. Aussi après leur virée bucolique les 2 comparses vont dans un club quelconque (premier grand moment on s'attendait presque à les voir prendre une camomille et à se pieuter après la météo), dansent  comment des robots avec un sourire que l'on devine béat. Il m'est d'avis qu'ils n'ont pas pris que de la camomille, ou bien que leur camomille devait être sacrement forte ou bien très acid parce qu'ils se mettent à voler comme des perroquets et voient, entres autres, des hippopotames rouges et des girafes

Encore - Love & hate (the mellow drama) (2000)

Parfois peu de moyens suffisent (pour peu qu'on ait du talent). Un sample bien senti de piano triste, un beat bien fat mais pas dégoulinant, un p'tit riff de guitare qui tombe parfaitement en contrepoint  du temps de caisse claire et qui participe au dodelinement irrépressible de la tête, quelques fioritures de cordes Mancinesques tout juste perceptibles en guise de respiration, deux-trois scratchs pour égayer et distraire l'oreille de l'auditeur et l'essentiel ce flow posé, maitrisé et habile.

John Zorn - Dance of Sappho (2013)

Cruelle désillusion pour toi qui pensait pouvoir te palucher en matant quelques tribades se livrant à des danses sensuelles, prélude érotique à des ébats typiques de l'île de Lesbos, rien de cela ici. Pas de goudoues,  de broute minou, de scissors , de gamahuchage et autres pratiques sexuelles. Certes une grande douceur se dégage de cette musique mais rien qui n'excite outre mesure la libido, juste une sensation de tranquillité, le seul saphisme présent ici est celui de la poésie qui transparait dans la composition de Zorn. Sinon cet album est la suite de The Gnostic prelude .

Jeff Beck - Because we've ended as lovers (1975)

Une sensualité et une douceur intemporelle. Une guitare qui chante dans un écrin de claviers évanescents, discrètement rehaussée par une basse moelleuse et une batterie feutrée ... sur ce je vous laisse, je suis attendu ...

Autechre - spl9 (2013)

J'ai vécu une expérience surprenante, j'étais un neutron qui se promenait dans un réacteur nucléaire d'un sous-marin à propulsion atomique, chahuté, brinquebalé, je m'en allais fracasser des atomes me retrouvant suite à cela avec de nouveaux compagnons de jeu ... très vite ça dégénéra en bordel indescriptible, imaginez une partouze de neutrons confinés dans un espace restreint, qui font rien qu'à fissionner des atomes qui n'en demandaient pas autant ... Puis d'un coup un blanc me fit réaliser que je n'étais pas un neutron mais que j'écoutais du Autechre !