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Ruby - Pine (1995)

Voici un album qui est beau.
Beau bien entendu dans le même sens que les œuvres de Bosch (je parle du peintre Jérôme Bosch, pas le Bosch de l'outillage électro-portatif, encore que les outils du second puissent permettre de mettre en pratique les peintures du premier), un beau monstrueux, une perfection dans l'étrange, le malsain.
Lors de sa sortie en 1995, quelques critiques avec de la merde dans les oreilles ou ayant trop hâtivement et mal écouté cet album, l'avaient rangé dans la catégorie trip-hop (??!!), mettant ainsi en évidence leur incompétence.
Les plus ouverts ayant du mal à classifier l'objet et délimitant son périmètre entre le downtempo (les beats de Paraffin et Salt water fish peuvent le laisser croire mais une écoute un peu plus longue et/ou attentive le dément rapidement), l'industriel et le jazz.
Y en a, mais pas que.
Ruby dévoile un album subtil à la fois vénéneux, colérique, apaisé (un peu), morbide, malsain, tourmenté, intime, introspectif, teinté de folie, de rage, de mélancolie.
Un pendant féminin à Nine Inch Nails (comparez Heidi et Hurt il y a comme un lien de parenté) en moins excessif et (hélas) moins reconnu, mais avec des obsessions et des sonorités partagées. Un lien de parenté avec Tricky peut aussi être envisagé.


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