Du lourd !
De quoi rabattre le caquet de 99% des gars qui pensent "peser dans le game du rap", d'un point de vue lyrics y a pas photo, ça enterre tout, ça déchire tout !
Hardcore, sans évoquer les "biatchs", sans montrer un cul en string, sans un flingue, sans violence (et pourtant c'est du du parpaing dans la gueule).
Novateur, mutin, poétique et noir, le rap rêvé, par un p'tit jeune né en 1867 qui à trente ans (en 1897 pour ceux qui suivent) envoie un brulot d'argot poétique et anarchiste.
Démontage en règle de la société de l'époque qui déjà brime l'individu, le soumet à la norme, lui impose l'ancêtre du Macronisme ("le docteur qui va euthanasier les acquis sociaux avec ses ordonnances").
Allez pour la route quelques extraits:
Aussi vrai, c’ que j’ les ai dans l’ nez,
Ces muffs qui, sous le nom d’ « concurrence »,
Ont créé eun’ sourc’ de souffrances
Un genr’ légal d’assassiner ! (...)
J’ai fait tous les méquiers d’esclave,
C’pendant j’ai jamais pu gagner
Ma boustifaille et mon loyer,
À présent, m’ v’là, j’ suis eune épave. (...)
J’ai l’ poil tern’ des bêt’s mal nourries,
La dèch’ m’a fait la gueul’ flétrie,
Ma jeuness’ reste étiolée...
J’ pourrai jamais m’en consoler,
Mêm’ si qu’un jour j’ tournais au riche,
Par un effet de vot’ bonté,
Ce jour-là, j’ f’rai mett’ eun’ affiche :
« On cherche à vendre un cœur gâté. » (...)
J’ suis l’ fils des vill’s, non d’ mon village,
Si j’ai des envies, des besoins,
C’est la faute aux grands magasins,
À leurs ménifiqu’s étalages. (...)
L’Homme est pas fait pour la misère
Et contrarier ses Beaux Désirs,
Ni pour qu’ ses frangins l’ forc’nt à faire
Des cravails noirs et sans plaisir.
Car y s’enferm’ dans des usines
Des quarante et des cinquante ans,
Dans des bureaux, des officines,
Alors qu’ les cieux sont miroitants.
Oh ! mon Guieu ! Si vous existez,
Donnez-nous la moell’ d’être libres
Et d’ remett’ tout en équilibre,
Suivant la grâce et la bonté ! (...)
J’ suis su’ la Terr’, c’est pour y vivre,
J’ai des poumons pour respirer,
Des yeux pour voir, non pour pleurer,
Un cerveau pour lir’ tous les livres,
Un estomac pour l’ satisfaire,
Un cœur pour aimer, non haïr,
Des mains pour cueillir le plaisir
Et pas turbiner pour mes frères !
Soupé des faiseurs de systèmes,
Des économiss’s « distingués »,
Des f’seurs de lois qui batt’nt la flemme
(Tout’ loi étrangle eun’ liberté !)
Soupé des Rois, soupé des Maîtres,
Des Parlements, des Pap’s, des Prêtres.
(Et comm’ j’ai pas d’aut’ bien qu’ ma peau,
Il est tout choisi mon drapeau !)
Soupé des vill’s, des royaumes
Où la Misèr’ fait ses monômes,
Soupé de c’ qu’est civilisé
Car c’est l’ malheur organisé !
Nos pèr’s ont assez cravaillé
Et bien assez égorgillé !
L’Homm’ de not’ temps faut qu’y s’ arr’pose
Et qu’ l’Existence lui tourne en rose.
Oh ! mon Guieu, si vous existez,
Donnez-nous la forc’ d’être libres
Et que mes souhaits s’accomplissent,
Car au Printemps, saison qu’ vous faites
Alorss que la Vie est en fête,
Y s’rait p’-têt ben bon d’être eun’ bête
Ou riche et surtout bien aimé.
Le tout magnifiquement scandé par Vîrus et mis en musique par Banane
Un vent de révolte précurseur et salutaire ...
De quoi rabattre le caquet de 99% des gars qui pensent "peser dans le game du rap", d'un point de vue lyrics y a pas photo, ça enterre tout, ça déchire tout !
Hardcore, sans évoquer les "biatchs", sans montrer un cul en string, sans un flingue, sans violence (et pourtant c'est du du parpaing dans la gueule).
Novateur, mutin, poétique et noir, le rap rêvé, par un p'tit jeune né en 1867 qui à trente ans (en 1897 pour ceux qui suivent) envoie un brulot d'argot poétique et anarchiste.
Démontage en règle de la société de l'époque qui déjà brime l'individu, le soumet à la norme, lui impose l'ancêtre du Macronisme ("le docteur qui va euthanasier les acquis sociaux avec ses ordonnances").
Allez pour la route quelques extraits:
Aussi vrai, c’ que j’ les ai dans l’ nez,
Ces muffs qui, sous le nom d’ « concurrence »,
Ont créé eun’ sourc’ de souffrances
Un genr’ légal d’assassiner ! (...)
J’ai fait tous les méquiers d’esclave,
C’pendant j’ai jamais pu gagner
Ma boustifaille et mon loyer,
À présent, m’ v’là, j’ suis eune épave. (...)
J’ai l’ poil tern’ des bêt’s mal nourries,
La dèch’ m’a fait la gueul’ flétrie,
Ma jeuness’ reste étiolée...
J’ pourrai jamais m’en consoler,
Mêm’ si qu’un jour j’ tournais au riche,
Par un effet de vot’ bonté,
Ce jour-là, j’ f’rai mett’ eun’ affiche :
« On cherche à vendre un cœur gâté. » (...)
J’ suis l’ fils des vill’s, non d’ mon village,
Si j’ai des envies, des besoins,
C’est la faute aux grands magasins,
À leurs ménifiqu’s étalages. (...)
L’Homme est pas fait pour la misère
Et contrarier ses Beaux Désirs,
Ni pour qu’ ses frangins l’ forc’nt à faire
Des cravails noirs et sans plaisir.
Car y s’enferm’ dans des usines
Des quarante et des cinquante ans,
Dans des bureaux, des officines,
Alors qu’ les cieux sont miroitants.
Oh ! mon Guieu ! Si vous existez,
Donnez-nous la moell’ d’être libres
Et d’ remett’ tout en équilibre,
Suivant la grâce et la bonté ! (...)
J’ suis su’ la Terr’, c’est pour y vivre,
J’ai des poumons pour respirer,
Des yeux pour voir, non pour pleurer,
Un cerveau pour lir’ tous les livres,
Un estomac pour l’ satisfaire,
Un cœur pour aimer, non haïr,
Des mains pour cueillir le plaisir
Et pas turbiner pour mes frères !
Soupé des faiseurs de systèmes,
Des économiss’s « distingués »,
Des f’seurs de lois qui batt’nt la flemme
(Tout’ loi étrangle eun’ liberté !)
Soupé des Rois, soupé des Maîtres,
Des Parlements, des Pap’s, des Prêtres.
(Et comm’ j’ai pas d’aut’ bien qu’ ma peau,
Il est tout choisi mon drapeau !)
Soupé des vill’s, des royaumes
Où la Misèr’ fait ses monômes,
Soupé de c’ qu’est civilisé
Car c’est l’ malheur organisé !
Nos pèr’s ont assez cravaillé
Et bien assez égorgillé !
L’Homm’ de not’ temps faut qu’y s’ arr’pose
Et qu’ l’Existence lui tourne en rose.
Oh ! mon Guieu, si vous existez,
Donnez-nous la forc’ d’être libres
Et que mes souhaits s’accomplissent,
Car au Printemps, saison qu’ vous faites
Alorss que la Vie est en fête,
Y s’rait p’-têt ben bon d’être eun’ bête
Ou riche et surtout bien aimé.
Le tout magnifiquement scandé par Vîrus et mis en musique par Banane
Un vent de révolte précurseur et salutaire ...
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