Accéder au contenu principal

Soul Coughing - Screenwriter's blues (1994)

Chronique poétique bancale du désastre.
Une ville anarchique, aux routes tentaculaires enchevêtrées, des studios de cinémas bâtis en réaction aux "femmes malédiction", la voix de Los Angeles qui parle.
Une belle nuit, le rock and roll, des enfants sauvages, violents - Burrough qui rentre par effraction en quelque sorte (mais son cut-up était déjà présent).
Baiser des mannequins paumées de l'Ohio à Reseda, y mourir comme tout le monde.
Les espoirs de gloire écrits en grandes lettres, ceux de l'amour espérés; le voile trouble de la pollution englobant la ville dès le petit matin.

Vision distanciée, fantasmée et tellement vraisemblable pourtant de Los Angeles cité aimant se nourrissant des appétits de gloire, de réussite, de reconnaissance de tout à chacun.
Au cœur de la ville est tapie son âme, sa voix, celle qui lance des appels, celle qui contrôle tout, celle qui jouit sans entrave et tout le temps, cette voix qui se répand par les ondes attirant, telle une Sirène moderne, les apprentis Ulysse qui se rêvent un destin extraordinaire pour mieux les dévorer, aspirer leur âme. Pas de place pour leurs faiblesses, leur naïveté, leur candeur, il faut nourrir la machine, engraisser la bête pour qu'elle puisse continuer à s'étendre, à se répandre.
Il est 5 heures du mat', la nuit se termine, bientôt le soleil et la brume vont poindre.
C'est l'heure d'oublier, de mourir à Reseda par exemple ...


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ian Pooley - Venasque (2000)

C'est l'histoire d'un Allemand qui n'a pas trop de chance. Il vient en France peut-être pour y passer d'agréables et reposantes vacances et pas de chance il se retrouve, par un malencontreux hasard,  enfermé dans sa chambre d'hôtel avec pour seule compagnie ineffable station de radio "Rire et Chansons" qui partage son antenne entre comiques rarement drôles et musiques rarement bonnes. Alors que d'aucuns seraient devenus fous après avoir entendu des heures et des heures de Bigard et Lagaff entrecoupés par les "Démons de minuit" et du Christophe Maé, Ian voit en cette malchance une contrainte quasi oulipienne et réussit à tirer la substantifique moelle d'un sketch d'Elie et Dieudonné et d'une chanson de Michel Jonasz. Le résultat est improbable et loufoque: un sample qui sonne presque comme un forró brésilien alors que pas du tout en fait, Elie qui serine, de manière un peu monomaniaque, "je suis seul dans cette maiso

Les Olivensteins - Fier de ne rien faire (1979)

La lutte par la fainéantise ! Il y en a marre de cette incantation au travail, plus, plus longtemps, bientôt jusqu'à la mort, voire même après; parti comme c'est tu vas léguer des trimestres à cotiser à tes gamins ... Allez vous faire bien cuire le cul ! C'est pas ça la vie.  La vie c'est contempler les étoiles pendant qu'on le peut encore, c'est refaire le monde avec des gens autours d'un verre, c'est se balader dans la nature, c'est faire l'amour, c'est lire  ... Alors il est grand temps de faire "l'éloge de l'oisiveté" , de revendiquer "le droit à la paresse" , de faire "l'apologie la paresse" et de voir cette "paresse comme vérité effective de l'homme" . Soyons fier de ne rien faire ! Je veux ce disque !     Euthanasie - Fier - Négatif : Ep by Les Olivensteins

No Suicide Act - No Suicide Act (2023)

Bru(i)t X Noir Une arrivée, un retour aussi inattendu que bruitiste et engagé. L'association de FranXoa la voix des Bérus et de Madsaxx le saxo, d'entre-autres, Ukandanz pour un Ep constitué de 2 nouveaux titres et de 3 reprises des Bérurier Noir. La voix de FranXoa n'a pas changé, toujours aussi écorchée, enragée posée et forte. Le sax de Madsaxx est lui maltraité, trituré, déformé pour devenir un soufflement électronique saturé menaçant. Forcement une boite à rythmes vient assurer les beats. Au programme 4 reprises des Bérus, ou plutôt 4 relectures avec actualisation des paroles afin de rester dans l'air du temps et un nouveau track.  Un Nada 2024 inaugural qui ne lâche rien aux préoccupations de l'instant les milichiens sont toujours là mais le contrôle est facial et social, la NSA n'est pas loin ...  Suit le peu connu En Pensant , plus posé musicalement mais très tourmenté dans ses thématiques.  Arrive l'inédit Death Life Blues sorte d'hommag