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Soul Coughing - Screenwriter's blues (1994)

Chronique poétique bancale du désastre.
Une ville anarchique, aux routes tentaculaires enchevêtrées, des studios de cinémas bâtis en réaction aux "femmes malédiction", la voix de Los Angeles qui parle.
Une belle nuit, le rock and roll, des enfants sauvages, violents - Burrough qui rentre par effraction en quelque sorte (mais son cut-up était déjà présent).
Baiser des mannequins paumées de l'Ohio à Reseda, y mourir comme tout le monde.
Les espoirs de gloire écrits en grandes lettres, ceux de l'amour espérés; le voile trouble de la pollution englobant la ville dès le petit matin.

Vision distanciée, fantasmée et tellement vraisemblable pourtant de Los Angeles cité aimant se nourrissant des appétits de gloire, de réussite, de reconnaissance de tout à chacun.
Au cœur de la ville est tapie son âme, sa voix, celle qui lance des appels, celle qui contrôle tout, celle qui jouit sans entrave et tout le temps, cette voix qui se répand par les ondes attirant, telle une Sirène moderne, les apprentis Ulysse qui se rêvent un destin extraordinaire pour mieux les dévorer, aspirer leur âme. Pas de place pour leurs faiblesses, leur naïveté, leur candeur, il faut nourrir la machine, engraisser la bête pour qu'elle puisse continuer à s'étendre, à se répandre.
Il est 5 heures du mat', la nuit se termine, bientôt le soleil et la brume vont poindre.
C'est l'heure d'oublier, de mourir à Reseda par exemple ...


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